Prix Nobel 2008 : JMG Le Clézio : un hommage à la littérature monde

On n’invente rien, c’est ce qu’en dit le journaliste Boyd Tonkin dans le quotidien The Independent, repris par Courrier International, en titrant le 10 octobre dernier : J.M.G. LE CLÉZIO, PRIX NOBEL 2008 - Eloge de la littérature-monde  !
C’est également le sentiment que partageait la salle comble qui assistait, lors du festival Etonnants Voyageurs d’Haïfa, à la projection du très beau portrait qu’Antoine de Gaudemard a consacré à l’auteur d’Onitsha ou du Livre des fuites
JMG Le Clézio lui-même achève de confirmer cette idée dans un entretien accordé à L’Express, rappelant avec enthousiasme qu’il a signé le Manifeste pour une littérature monde « plutôt deux fois qu’une ! » et que c’est « grâce à cette « littérature-monde » que la langue française peut encore faire entendre son message. »

L’Académie du prix Nobel a souhaité récompenser en JMG Le Clézio un « écrivain de la rupture, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, l’explorateur d’une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante. »
Un écrivain des marges, donc. L’autobiographie nourrit son imaginaire, ne versant pourtant jamais dans l’auto-fiction. Le monde habite ses romans sans que l’on puisse vraiment parler de récit de voyage. Un écrivain engagé, dénonçant l’exploitation et la misère, mais discret sur la scène médiatique. Une figure de rêveur, un poète traversant les limbes de son époque, un arpenteur d’espaces. Toujours lucide, parfois complexe, mais séduisant et attentif toujours. Simple en un sens. Juste.
JMG Le Clézio est le premier Prix Nobel de littérature français depuis Gao Xingjian en 2000. Ami du festival, il nous a rendu visite plusieurs fois à Saint-Malo, Etonnants Voyageurs se réjouit de cette distinction accordée à une oeuvre tournée vers le monde, "soucieuse de le dire"...