Au temps où nous habitions Reims, dès que je me levais, mon premier regard était pour la cathédrale. Une manière de vérifier qu’elle était là, présence rassurante dans la nuit éclairée, vaste navire échoué sur les quais d’une ville endormie. […]
J’ai donc repris quelque dix ans plus tard le chemin de la cathédrale.
En venant d’ailleurs, un peu comme un étranger qui revient sur le lieu qu’il a aimé. Un voyage inattendu, loin de la fureur de la ville et des foules statuaires, une avancée silencieuse et physique pleine d’obstacles et de poussière accumulée, troublée parfois par le frôlement d’un pigeon égaré.
[…] Ce voyage immobile en cathédrale me permit de converser avec les siècles, l’art et la lumière.
Une exposition – hommage à Gérard Rondeau, immense photographe, qui nous livre ici une vision dessinée dans le noir et blanc, habitée et très personnelle de ce monument qu’il décrypte comme nul autre.
À voir également, le film portrait Gérard Rondeau hors cadre de Bernard Germain, dimanche à 15h30, Grande Passerelle 3, présenté par Christian Caujolle.