Emmanuela ne saurait dire comment mais elle a le sentiment d’un déplacement subtil dans l’ordre physique des choses, comme si chaque objet autour d’elle bougeait, se déplaçait ou penchait juste un peu, un centimètre ou deux, lui enlevant le sentiment de sécurité que lui prodigue de savoir chaque chose strictement à la place qu’elle lui a assignée. Une illusion dérangeante. Le surmenage, peut-être.
Haïti. Lorsque Couz, soixante-dix-neuf ans, convoque sa cousine Emmanuela pour lui raconter de sombres histoires de famille, lui parler d’anges, de démons et d’un karma sauvage, Emmanuela l’écoute à peine, elle considère ces histoires de fantômes et d’esprits vengeurs comme peu crédibles. Pourtant, elle doit bien reconnaître que des choses de plus en plus inquiétantes se passent autour d’elle. Elle commence à avoir peur. Et si les propos de Couz n’étaient pas seulement le fruit d’un esprit dérangé…
Kettly Mars nous entraîne dans une histoire haletante aux nombreux rebondissements, alliant souffle épique et moments d’émotion intense, prouvant que la culture vodoue est une source d’inspiration et un incroyable moteur romanesque.
Revue de Presse
- Avec « L’Ange du patriarche », roman vaudou urbain, la romancière haïtienne passe en mode thriller d’épouvante. Accrochez-vous ! (Le Point)
- À travers cette histoire d initiation, de transmission, où la réalité flirte avec les hallucinations, l’intime avec l’histoire collective, Kettly Mars offre des portraits de femmes complexes, puissantes et indépendantes, en première ligne sur tous les combats. Sur toutes les luttes, visibles ou invisibles. (Véronique Rossignol, Livres Hebdo)
- Après plusieurs romans ancrés dans la réalité de Port-au-Prince, Kettly Mars s’échappe vers le thriller fantastique. Un roman toujours haïtien, mais influencé par les auteurs américains. (…) Une partie de l’histoire se déroule d’ailleurs chez l’Oncle Sam. Mais il n’empêche : on retrouve le style de Kettly Mars, avec cette attention toute particulière portée aux odeurs, aux sensations, aux corps. Un thriller sensuel, en somme. (Gilles Biassette, La Croix)