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CHASSET Anne-Charlotte

D. R

Traductrice de l’espagnol et de l’allemand, Anne-Charlotte Chasset est également secrétaire éditoriale aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, pour lesquelles elle a traduit le roman Oméga, de l’auteure mexicaine Patricia Rodríguez Saravia (2016), et cotraduit avec Dominique Minnegheer le livre de Susana Romano Sued, Pour mémoire (Argentine 1976-1983), dont elle viendra nous parler à l’occasion d’une table ronde proposée par les Éditions des femmes.

Depuis 2015, elle s’occupe notamment du suivi éditorial du Dictionnaire universel des créatrices.


Bibliographie

  • Pour mémoire (Argentine 1976-1983), traduit de l’argentin par Anne-Charlotte Chasset et Dominique Jacques Minnegheer (Des femmes-Antoinette Fouque, 2017)
  • Quelque chose d’inouï, maintenant (Reflet de lettres, 2015)
Pour mémoire (Argentine 1976-1983)

Pour mémoire (Argentine 1976-1983)

Editions des Femmes-Antoinette Fouque - 2017

Traduit de l’espagnol (Argentine) par Anne-Charlotte Chasset et Dominique Jacques Minnegheer – Édition bilingue

Ce texte sur la torture des femmes et leur tentative de survie dans les centres clandestins de détention de Córdoba est un acte testimonial unique, où la poésie se mêle à l’horreur pour narrer l’indicible. Une lutte contre l’oubli qui fait entendre, à travers la voix et la mémoire de l’auteure, celles de centaines de détenues réduites à jamais au silence par la dictature militaire argentine.
« Ici grand rassemblement de femmes, chuchotements de femelles, psalmodies de terre sans racines, esprits happés par ordres de gendarmes, comme roches aiguisées adhèrent à côtes, oreilles, palais ; pénètrent carcans, bandages, tissus rêches, entraves, ramassis de guenilles comme perles de collier. (…)
– Ici il n’y a pas d’innocentes, pas d’erreurs, vous êtes ici pour quelque chose. » S.R.S.

Susana Romano Sued est née en 1947 à Córdoba, en Argentine, où elle réside. Titulaire de la chaire d’esthétique et de critique littéraire moderne de l’université de Córdoba, elle est aussi écrivaine, poète, romancière, essayiste, traductrice, psychanalyste. Parmi la vingtaine de livres qu’elle a publiés et qui lui ont valu de nombreux prix et distinctions dans le monde, Pour mémoire (Argentine 1976-1983) est le premier à être traduit en langue française.


Revue de presse

  • « L’Argentine de la dictature a développé une politique d’éradication des personnes considérées comme des opposants suivant un plan, tenu secret, qui reposait sur des protocoles de tortures et d’extermination »
    Comment dire ou écrire l’inouï, le presque impensable, la douleur extrême, la déshumanisation. Certain-e-s choisissent la poésie, la distanciation littéraire, l’imagerie… Ici comme l’expliquent bien les auteurs de l’avant propos, un mélange de désarticulation du texte et de géographie des mots. »
    (Didier Epsztajn, Entre les lignes entre les mots)
  • « C’est un livre qui s’inscrit dans la littérature testimoniale (Primo Levi) et dans l’expérimentation formelle (Georges Perec) pour arriver à restituer l’expérience terrifiante dont Suzana Romano a été le sujet. Elle s’est dès le début de son emprisonnement demandé comment elle ferait pour, un jour, en rendre compte aux yeux du monde. Mais un temps long, très long, lui aura été nécessaire. Il aura fallu trouver une langue, une voix. »
    (Geneviève Huttin, Sitaudis)
  • « Cette façon d’écrire nous empêche d’être voyeur, donne un texte puissant, très prenant, qui va accompagner longtemps le lecteur. L’excellente initiative de présenter la version bilingue renforce la conviction que c’est un livre précieux pour l’humanité et à découvrir de toute urgence. »
    (Louise Laurent, Espaces latinos)
  • « Ce qui fascine quand on ouvre le livre, c’est sa beauté formelle, fruit de trente années d’écriture pour traduire ce vécu sans tomber dans le pathétique tout en créant les conditions d’une poétique du saisissement. »
    (Dominique J. Mingheer, Le matricule des anges)