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Ida

(Vents d’ailleurs, 2013)

(Vents d’ailleurs, 2013)

Port-au-Prince. Un 2 novembre. Un chômeur affamé s’exaspère devant une télévision regorgeant d’images publicitaires. Un écran plein. Un ventre creux. Mais, plus envahissante encore est l’obsession d’Ida : la femme aimée mais absente, la femme-monde incarnant tour-à-tour son pays, sa ville, sa misère et son rêve.

« J’ai enlevé le S dans SIDA et ça a donné un prénom de femme : Ida. Alors, j’ai pris Ida comme prétexte pour écrire, décrire ma haine, mon désenchantement, de cette île, de ce pays désenchanté qui fut une île enchanteresse ».

Ida, c’est un nom de femme ou bien les trois dernières lettres du mot sida. Ida, c’est le symbole d’une miette de vie remportée sur la nuit, d’une petite fleur qui pourrait bien pousser dans les décombres.

Goebbels, juif et footballeur

Goebbels, juif et footballeur

Les Solitaires Intempestifs - 2020

Goebbels, juif et footballeur
Par quel miracle ou malédiction cela a-t-il bien pu arriver qu’un grand footballeur de classe mondiale se prénomme Goebbels ? Comment des années plus tard, conscient de l’étrangeté de son appellation, il se décide à se convertir au judaïsme ? Goebbels devenu donc juif.

Suivi de Comme dans un film de Robert Bresson
Il n’est pas toujours bon de revenir. De revenir dans son pays, dans sa ville natale, transformé par le voyage, différent. Un homme se retrouve capturé par des jeunes gens de la ville où il est né, et d’où il était parti. Comme s’il n’avait pas le droit de revenir habillé comme il est, de parler comme il parle. Un homme revenu chez lui, avec la culture d’un étranger, immobilisé par un accident. À son chevet, ces jeunes gens. Parfois, ils prennent soin de lui. D’autres fois, ils le maltraitent. Tout va se dérouler net, précis. Comme dans un film de Robert Bresson.

Les cinq fois où j'ai vu mon père

Les cinq fois où j’ai vu mon père

Gallimard - 2020

Abandonné par son père, comme beaucoup d’enfants haïtiens, Guy Régis Jr grandit auprès de sa mère dans des conditions difficiles et ne rencontrera son père, de façon fugace, que cinq fois dans sa vie. La première rencontre est aussi son premier souvenir.L’enfant est assis, entouré par la nature exubérante d’Haïti. Soudain s’approche une ombre qui masque le soleil. C’est un homme grand et mince qui le prend et le soulève vers le ciel. Il a une tête d’oiseau. Cet homme, qui lui dit être son père, lui propose un jeu : « Tu sais jouer aux ombres ? – C’est quoi jouer aux ombres ? – Tu fermes les yeux, je disparais. »Quand l’enfant ouvre les yeux, l’homme a disparu. Il s’est envolé comme un véritable oiseau.C’est le début d’une quête sans fin. Cette première rencontre, cette découverte du père n’aurait pu être qu’une fêlure dans l’équilibre des choses, un souvenir relégué à jamais dans un coin de sa mémoire. Mais, quelques mois plus tard, par une journée torrentielle, le père apparaît à nouveau. Les années passent et l’image de cet homme le hante. Ce n’est plus un oiseau : il est grand, maigre, a de longues moustaches luisantes. L’enfant croit l’apercevoir au marché, parmi les paysans. Il se présente le jour de sa première communion pour participer à la fête, puis repart.Un jour, à la saison des mangues, sous un soleil brûlant, il le voit réapparaître. L’enfant ne peut dire un mot, son père lui déclare son amour et s’en va, l’air triste. C’est un adieu. Quelques jours plus tard, il l’aperçoit embarquant sur un navire, exil vers une destination inconnue. Avec une imagination forte et un style chamarré, Guy Régis Jr tente d’évoquer l’image d’un père absent et d’apporter une réponse à un besoin fondamental : faire la lumière sur sa propre histoire. Il retrouve, dans un style résurrectif, les scènes et les personnages qui ont marqué son enfance.

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Revue de presse :

  • « Ce récit, dans sa profondeur, sa brutalité, sa complexité discursive, la beauté de ses temps d’exaltation, est bien un chef-d’œuvre. » (15/01/2020, Africultures)

Une enfance Haïtienne

Une enfance Haïtienne

Gallimard - 2017

Quelques années après Émile Ollivier (Mille Eaux), « Haute Enfance » nous fait entendre quelques voix contemporaines de la littérature haïtienne — nouvelles ou confirmées, rebelles ou apaisées, jamais résignées.
Qu’ils remontent aux sources de leur histoire ou de leur imaginaire, dix écrivains caribéens disent la nostalgie, le temps, la mémoire, la transmission. Ils content le désamour d’une mère, l’absence d’un père, la force de la fratrie… Ce qui les rattache, doucement, parfois violemment, à ce morceau d’île : le pays, le vaudou, l’amour, la mer, la mort.
Merveilles, blessures, nostalgies des origines, brassage de langues et de tempéraments d’une génération l’autre — celles de la dictature ou de l’exil —, mais toujours le plus sensible, et le meilleur d’eux-mêmes. Tout ne s’écrit-il pas depuis l’enfance ?

Textes de : Bonel Auguste, Syto Cavé, Louis-Philippe Dalembert, Kermonde Lovely Fifi, Yanick Lahens, Kettly Mars, Emmelie Prophète, Guy Régis Jr, Évelyne Trouillot et Gary Victor.

Textes recueillis par Guy Régis Jr


Ida

Ida

(Vents d’ailleurs, 2013) - 2013

Port-au-Prince. Un 2 novembre. Un chômeur affamé s’exaspère devant une télévision regorgeant d’images publicitaires. Un écran plein. Un ventre creux. Mais, plus envahissante encore est l’obsession d’Ida : la femme aimée mais absente, la femme-monde incarnant tour-à-tour son pays, sa ville, sa misère et son rêve.

« J’ai enlevé le S dans SIDA et ça a donné un prénom de femme : Ida. Alors, j’ai pris Ida comme prétexte pour écrire, décrire ma haine, mon désenchantement, de cette île, de ce pays désenchanté qui fut une île enchanteresse ».

Ida, c’est un nom de femme ou bien les trois dernières lettres du mot sida. Ida, c’est le symbole d’une miette de vie remportée sur la nuit, d’une petite fleur qui pourrait bien pousser dans les décombres.


Le Trophée des capitaux

Le Trophée des capitaux

(Vents d’Ailleurs, 2011) - 2011

D’éclairs de pensée. Point. Ni même plus d’étonnement. Si point de rêves. Point de pensées. Plus d’Utopia. C’est l’avènement de l’esprit fatigué.
Dans un décor de fin du monde, entre le feu et le vent,· le cri et le silence, des jeunes gens, enfants de la réparation, enfants de la préparation, immobiles au-dessus du morne, refusent de jeter ne serait-ce qu’un seul regard à la ville en proie aux flammes, ils sont là, ils sont plongés dans leurs livres, plongés dans la mémoire des aïeux qui ont fait cette ville, qui ont vécu ce que vit le cœur de cette ville, une perpétuelle violence, cyclique, transmise de génération en génération, le feu est habituel, les cris font partie de la vie, ils étudient. Mais bientôt le chaos va les rejoindre, une foule, hagarde, hallucinée, ils lèveront les yeux et verront…
Dans un chant ininterrompu, Guy Régis, avec ce roman sensible, tout de voix et d’échos, fait une peinture hallucinée de son tiers d’île, où l’homme, entraîné dans une spirale d’autodestruction, s’avère être le fossoyeur de ses propres utopies.

Écrire pour inventer sa langue

Avec Guy Junior Régis, Coutechève Lavoie Aupont, Emmanuelle Colas, Ananda Devi - Saint-Malo 2017

Avec Guy Junior Régis, Coutechève Lavoie Aupont, Emmanuelle Colas, Ananda Devi
Animé par Eduardo Castillo


Haïti Plurielle

Avec Louis-Philippe Dalembert, Guy-Junior Régis, Makenzy Orcel, Coutechève Lavoie Aupont - Saint-Malo 2017

Avec Louis-Philippe Dalembert, Guy-Junior Régis, Makenzy Orcel, Coutechève Lavoie Aupont

Animé par Yves Chemla