LA GUERRE UNIVERSELLE FAITE AUX FEMMES

DES RENCONTRES, DES FILMS
Dans le bouleversement en cours, les femmes occupent une place centrale.
Comme actrices – les films et les livres de nos invitées en témoignent ! – et
comme premières victimes. Et si cela vaut particulièrement dans le monde
islamique, partout elles sont la cible. Des traditionalismes, des intégrismes,
des totalitarismes – pour lesquels elles incarnent, dès lors qu’elles prétendent
vivre, la modernité, l’Occident, la liberté revendiquée des esprits et
des corps. Cinéastes, écrivaines, actrices, témoins : elles seront présentes,
pendant les trois jours du Festival – aux yeux de certains, l’on imagine,
toutes coupables, puisque rebelles, de « stigmatiser » l’Islam ? Des livres, et
des films d’une force rare, d’une urgence totale, qu’il faut regarder, écouter,
diffuser pour cesser de se payer de mots. Le choc du réel et l’émotion
devant le courage qu’il a fallu, pour oser rompre la chape de plomb du
silence. Indispensables.
Avec l’Algérienne Malika Boussouf (Musulmanes et laïques en révolte),
Boualem Sansal (2084, La fin du monde), la Tunisienne Fawzia Zouari
(Le Corps de ma mère), l’Iranienne Roja Chamankar (Je ressemble à
une chambre noire), la Turque Çiler Ilhan (L’Exil), la Libanaise Hyam
Yared (Tout est halluciné), la Turque Ece Temelkuran (À quoi bon la
révolution si je ne peux danser), la Syrienne Samar Yazbek (Les Portes
du néant), la Yéménite Khadija Al-Salami (Nojoom, 10 ans, divorcée) et
les réalisatrices Mylène Sauloy, Pascale Bourgaux qui signent deux films
forts sur les combattantes kurdes.

SAMAR YAZBEK
Romancière syrienne, elle est une grande figure de l’opposition
et du combat féministe. Réfugiée en France depuis 2011, elle
publie dès 2012 Feux Croisés, journal des premiers mois de la
révolte syrienne, formidable appel à l’aide d’un peuple voué au
massacre… qui ne sera que peu entendu à l’époque. Elle signe
cette année Les Portes du néant, « un des premiers classiques
politiques du XXIe siècle » (The Observer), fruit de ses nombreux
voyages clandestins en Syrie depuis 2012.