En forêt

Palais du Grand large, salle Bouvet
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Lieu édénique où l’homme vit au plus près de la nature et des saisons, la forêt exerce sur l’imaginaire mille attraits et la littérature le reflète bien. Sous ses frondaisons, naissent les mythes, et règne le petit peuple. Fées, elfes, lutins, ogres, géants, mais aussi licornes et dragons hantent ses futaies. Aux forêts médiévales des romans chevaleresques, telle Brocéliande habitée par Merlin et le jeune Lancelot, ou bien la forêt de Sherwood parcourue par Robin des Bois et ses compagnons, succède la forêt des contes de Perrault ou des frères Grimm, lieu ambigu, à la fois refuge (Blanche-Neige, Peau d’Âne) et lieu maléfique générant la peur (Le Petit Poucet, Hansel et Gretel, ...).

Puis viennent les récits de voyage. À la découverte du monde, des explorateurs en butte à des jungles impénétrables peuplées d’animaux sauvages, des aventuriers affrontant de multiples dangers donnent matière à d’innombrables romans qui émerveillent des générations d’enfants. Du Livre de la jungle au Dernier des Mohicans, de Tarzan à King Kong, la forêt peuple l’imaginaire des enfants et devient terrain de jeu et espace de liberté.

Il serait illusoire de vouloir citer tous les ouvrages concernant la forêt et ses habitants tant le sujet est vaste. L’exposition vous convie donc à la découverte de quelques albums remarquables par leur pertinence, leur originalité et leurs qualités graphiques, un choix non exhaustif, fait de coups de cœur destinés à tous les âges, sans oublier livres animés, romans et documentaires, tel le superbe livre Saisons (Actes Sud 2015) qui accompagne le film du même titre de Jacques Perrin…

Inspiré par la nature, Laurent Moreau l’est certainement, arbres feuilles, oiseaux font partie de son vocabulaire récurent, cachons-nous avec lui Dans la forêt des masques (Hélium 2015) et découvrons son interprétation du Livre de la jungle (Gallimard Jeunesse 2016).

Autre adaptation du classique de Jack London : L’appel de la forêt (Sarbacane 2015) splendidement illustré à la peinture à l’huile par le talentueux Maurizio Quarello.

L’ours est depuis des siècles un des animaux emblématiques de la forêt et c’est avec jubilation que Wolf Erlbruch s’en empare, illustrant avec brio le magnifique texte d’Oren Lavie, L’ours qui n’était pas là (La Joie de lire 2015).

Janik Coat joue avec les couleurs, les formes simples et construit pour les tout-petits des albums pleins d’humour. Un cube rouge (Hélium 2015) met en scène, avec son raffinement habituel, les animaux de la forêt dans un superbe livre animé, tandis que Romi, l’hippopotame fétiche de Janik Coat nous invite, après la plage, en promenade dans la nature : Romi dans la nature (Sarbacane 2016).

La forêt abrite de nombreux animaux et le récit de leur vie enchante les enfants. Sur un texte émouvant et subtil de Ramona Badescu, Aurore Callias invite au Bal d’automne avec Tristesse et Chèvrefeuille (Albin Michel, 2010).

Image emblématique de la forêt, celle qui nous est présentée dans les contes : Natali Fortier revisite avec beaucoup de saveur Hansel et Gretel et situe l’action de Marcel et Gisèle (Le Rouergue 2015) dans une forêt d’érables, clin d’œil à son Québec natal.

Quant à Nathalie Minne, elle nous convie à une belle histoire d’amitié, au fil des saisons, avec un album très pictural Le petit garçon de la forêt (Casterman 2013).

Excepté Wolf Erlbruch, tous les illustrateurs cités sont présents sur le festival et y animeront des ateliers.