Personne ne quitte jamais vraiment Cuba. En quelques mots, on y est. Cuba, La Havane, comme un regret sans fond, comme un vieux boléro. Un doigt de rhum Carta Blanca (quand il en reste), soleil de plomb, solitude. Magie des décors qui n’ont pas besoin de description, ou si peu. Les héros de Padura sont des tendres ; ils se heurtent à la société, au destin, au temps qui passe ; à ce désir qu’ont les choses, souvent, d’arriver contre notre gré, sans nous consulter. Ainsi, les toits qui s’effondrent, les pénuries de rhum, le départ intempestif d’êtres aimés. On trouve de tout dans ce recueil de nouvelles, amours bêtement gâchées, soldat en fin de mission à Luanda, vieille écrivaine en herbe, archange noir, nuits torrides, jeunes gens désœuvrés, fonctionnaires désabusés, rêves brisés, souvenirs cuisants...
On trouve surtout le sel des romans de Leonardo Padura, sa marque de fabrique : l’humanité qui transpire à chaque ligne, la nostalgie des vies qu’on ne vit pas, et l’art suprême de nous plonger dans une île qu’on emporte toujours avec soi.
Revue de presse :
- « Padura est un magnifique créateur de personnages vraisemblables, complexes, qui surgissent du papier, surtout ceux qui au-delà de leurs contradictions sont d’une suprême fragilité. Mais le livre ne s’effondre pas pour autant. Les personnages évoluent dans des décors où on sait déjà la fin, parfois même le développement, mais la prose élastique et élégante de Padura nous entraîne à sa suite comme sur une piste de patinage. Les meilleurs sont ceux des années 80. Ils font tous sentir le pincement de la mélancolie. »
El País - « Un narrateur d’une incontestable efficacité. »
El Cultural