En janvier 2015, la France fut prise par surprise. Mais elle s’est, aussi, surprise elle-même. Aux deux massacres ont répondu des centaines de « marches républicaines », dont la polémique autour de ceux « qui n’étaient pas Charlie » n’a pas réussi à occulter la profonde signification politique.
L’événement est entré dans l’histoire. Il est entré aussi dans la géographie, sous le regard de l’étranger, lui-même témoin, acteur ou victime du drame.
Drame, au reste, ou tragédie ? Le massacre à Charlie Hebdo a mis face à face deux radicalismes : une extrême gauche vieillissante et un extrémisme religieux pour l’instant en plein essor. Le massacre à l’Hyper Cacher a confirmé la violence d’une haine du Juif cultivée dans certains milieux « issus de l’immigration ».
On a déjà beaucoup parlé de Janvier 15. Et ce n’est pas près de finir. Ce qu’on essaye ici, c’est d’analyser ce qui s’est passé, ce qui se passe encore et, dans une certaine mesure, ce qui va se passer, au travers d’une douzaine de clés d’interprétation, qui vont de « Sidération » à Soumission, en passant par Liberté d’expression, Laïcité ou Religion (Guerre de).
L’Histoire, « avec sa grande hache » (Georges Perec), a fait son travail. Un historien fait le sien.
Revue de presse :
- « L’analyse de Pascal Ory, critique de bandes dessinées et ami de Cabu, répond donc à des questions doublement soulevées sur la liberté d’expression, la laïcité, le déclinisme des intellectuels français, l’antisémitisme ou encore les ressorts du radicalisme religieux. “L’événement a produit un retour réflexif sur quelques concepts longtemps renvoyés à l’obsolescence, voire au discrédit”, souligne-t-il. Il les exhume pour éclairer l’actualité par des cheminements historiques parfois oubliés, et sans s’embarrasser du politiquement correct. »
Les Inrocks - « Pour l’historien Pascal Ory, « le terrorisme est la guerre de notre temps. »
Le Monde