Aujourd’hui, avec Étrangers au coin du pourpre, c’est un ouvrage de poésie à part entière, un ouvrage de poésie très personnel qui nous est confié, un véritable premier ouvrage de poésie ! Jusqu’à ce jour, en effet, Maya Ombasic s’était surtout fait connaître par des récits en prose : Chroniques du lézard (éditions Marchand de feuilles, 2007) et Rhadamanthe (éditions Marchand de feuilles, 2009).
Maya Ombasic publie peu. Mais elle poursuit, inlassablement, sa quête poétique presque depuis toujours, grâce à un fort, et surprenant, « nomadisme » que l’on dit inscrit dans ses gènes. Naissance en Bosnie-Herzégovine, enfance suisse, adolescence et passage éclair à La Havane, son havre d’amour et d’imagination où elle retourne depuis régulièrement, et âge adulte, et vie professionnelle, enfin, à Montréal, au Québec, sa nouvelle patrie.
Les poèmes ici rassemblés interrogent le monde et notre temps, dans une langue dépouillée, sur le fil d’un lyrisme affirmé mais aux nombreux accents de fragilité nue. Dans Étrangers au coin du pourpre, Maya Ombasic exprime son sentiment amoureux, revendique l’inachevé comme la nature véritable de tous, et donne aussi de la voix en nous laissant partager ses émotions. Contrairement aux proses qu’habituellement elle nous propose, l’écriture de ses poèmes s’inscrit tout naturellement dans une écriture ayant quelque chose à voir avec l’oralité.