Chusa, de son vrai nom Kim Jeong-hui, est né en 1786 et mort en 1856.
« Son domaine, c’était l’écriture. Non pas simplement écrire des mots mais, en traçant des signes, agir sur le monde et restituer l’énergie qui l’anime. Il fut le plus grand calligraphe de son temps, il inventa une écriture qui était à la fois peinture et poésie, il occupa tour à tour les positions les plus hautes dans le gouvernement, ministre du roi, inspecteur royal secret, directeur de la grande université confucéenne, jusqu’au jour de 1840 où il fut envoyé dans un exil pire que la mort, dans la lointaine île de Jeju.
Tout fascine dans la vie de cet homme, sa pensée et son art, la façon dont il sut lier action et contemplation, la sérénité obtenue au travers d’une vie déchirée et, surtout, une œuvre picturale qui atteignit son sommet alors qu’il vivait dans le plus grand dénuement.
Cette évolution faite de ruptures et de recommencements, j’ai voulu la comprendre. Et c’est ce désir qui m’a décidé à enquêter sur l’art et la sagesse de Chusa, Kim Jeong-hui, le plus grand calligraphe coréen. Le fait qu’il ait vécu en un temps si lointain, dans une partie du monde si éloignée de la nôtre n’est pas un obstacle. Tout au contraire. Les valeurs auxquelles il adhérait dans la Corée confucéenne – l’écoute de l’autre, le sens des responsabilités – pourraient bien s’imposer comme étant le contrepoids nécessaire à la brutalité d’une époque qui a perdu tous ses repères : la nôtre. »
Revue de presse :