Je savais que Felix Mendelssohn le compositeur (1809-1847) était le petit-fils de Moses Mendelssohn le philosophe (1729-1786), et longtemps je n’en ai pas pensé grand-chose. Un jour pourtant, j’ai pensé à l’homme qui avait été le père du premier et le fils du second. Quel merveilleux sujet de roman, m’étais-je dit alors. D. M.
Au retour d’un séjour marquant à Berlin, Diane Meur, fidèle à son goût pour les filiations, décide de mener l’enquête sur Abraham Mendelssohn, banquier oublié de l’histoire, qui servit de pont entre le Voltaire allemand et un compositeur romantique plus précoce encore que Mozart. Mais comment ne pas remonter d’abord à l’origine, à Moses, le petit infirme du ghetto, qui à onze ans maîtrisait Torah et Talmud, à quatorze ans partit seul sur les routes rejoindre à Berlin un professeur bien-aimé ? Comment, en pleines années 2010, ne pas se passionner pour cet apôtre de la tolérance, grand défenseur de la liberté de culte et d’opinion ? Et, accessoirement, père de dix enfants dont le banquier Abraham n’était que le huitième…
Happée par son sujet, l’auteur explore cette descendance, la voit s’étendre au globe entier et aux métiers les plus divers, jusqu’à une ursuline belge, des officiers de la Wehrmacht, un planteur de thé à Ceylan. Même quand on est, comme elle, rompue aux sagas familiales d’envergure, impossible de tenir en main cette structure : l’arbre généalogique se transforme en carte, La Carte des Mendelssohn, qui envahit d’abord la table de son salon, puis le projet lui-même.
Le roman devient dès lors celui de son enquête, une sorte de Vie mode d’emploi où la famille tentaculaire apparaît comme un résumé de l’histoire humaine.
Revue de presse
« En se lançant dans l’étude de cette famille prolifique, où on trouve un compositeur célèbre, un philosophe majeur ou un banquier d’importance, Diane Meur dresse la carte d’un pays éclairé en même temps qu’elle peint avec brio le roman d’une histoire familiale passionnante. » Frédérique Roussel, Libération.
« Érudite et fantaisiste, reine du détail pointu et de la digression continue, Diane Meur est une romancière dont la puissance narrative rime avec l’enquête historique sans a priori. […] La Carte des Mendelssohn, son nouveau livre, se déplace encore dans le temps et l’espace, entre 1730, 1820 et aujourd’hui, pour une incroyable enquête autour des Mendelssohn. »
Christine Ferniot, Lire.
« À la fois Circé du fait du puissant attrait exercé par son récit vagabond entre découvertes historiques et déboires personnels, et Clio par la pédagogie qu’elle manifeste lorsqu’elle expose, par exemple, l’affaire Lavater (1769-1770) qui opposa Moses Mendelssohn au penseur luthérien, Diane Meur retrace la lignée du philosophe des Lumières comme s’il s’agissait d’un pays aux frontières mouvantes. » Macha Séry, Le Monde des Livres.