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Rendez-vous avec l’heure qui blesse

Gallimard

« Mon grand-père disait que pour les Noirs la peau est un mystère insondable, et il le disait sans chercher à savoir si nous comprenions, ou si, à Lamentin, on se souciait de la peau des esclaves, la mer, seule, évoquait quelque chose pour nous puisqu’elle n’était jamais bien loin, qu’elle nous nourrissait, qu’elle n’aurait jamais fini de charrier nos expériences originelles. Ce que voulait dire mon grand-père, c’était peut-être que la peau d’autrui et sans doute la sienne, et aussi la mienne aujourd’hui, sont un détroit où l’on ne peut que se perdre. » Martiniquais d’origine modeste, vétérinaire rejeté puis admiré, Raphaël Elizé, le narrateur, a été le premier maire noir d’une ville de France métropolitaine. L’occupation allemande, au cours de la Seconde Guerre mondiale, mit malheureusement fin à son mandat pour des préjugés de couleur. Il entra dans la Résistance avant d’être arrêté puis déporté à Buchenwald en 1944.

Rendez-vous avec l’heure qui blesse, c’est le destin historique d’un homme simple, plein de tendresse et de compassion, d’un homme devenu un héros national ; c’est le destin d’un homme emblématique de la condition humaine qui a inspiré ce roman où l’Histoire le dispute à l’émotion.

Rendez-vous avec l'heure qui blesse

Rendez-vous avec l’heure qui blesse

Gallimard - 2015

« Mon grand-père disait que pour les Noirs la peau est un mystère insondable, et il le disait sans chercher à savoir si nous comprenions, ou si, à Lamentin, on se souciait de la peau des esclaves, la mer, seule, évoquait quelque chose pour nous puisqu’elle n’était jamais bien loin, qu’elle nous nourrissait, qu’elle n’aurait jamais fini de charrier nos expériences originelles. Ce que voulait dire mon grand-père, c’était peut-être que la peau d’autrui et sans doute la sienne, et aussi la mienne aujourd’hui, sont un détroit où l’on ne peut que se perdre. » Martiniquais d’origine modeste, vétérinaire rejeté puis admiré, Raphaël Elizé, le narrateur, a été le premier maire noir d’une ville de France métropolitaine. L’occupation allemande, au cours de la Seconde Guerre mondiale, mit malheureusement fin à son mandat pour des préjugés de couleur. Il entra dans la Résistance avant d’être arrêté puis déporté à Buchenwald en 1944.

Rendez-vous avec l’heure qui blesse, c’est le destin historique d’un homme simple, plein de tendresse et de compassion, d’un homme devenu un héros national ; c’est le destin d’un homme emblématique de la condition humaine qui a inspiré ce roman où l’Histoire le dispute à l’émotion.

Je la voulais lointaine

Actes Sud - 2012

Petit-fils de féticheur, Africain de culture animiste, Obama, le narrateur de ce livre, l’enfant au nom d’oiseau, a refusé l’héritage que son aïeul lui a laissé au seuil de sa mort. De ce sac totémique transmis comme un oracle il s’est immédiatement débarrassé sans même l’ouvrir. Après avoir enterré l’objet quelque part au pied d’un oranger, Obama a quitté le continent africain en acceptant avec un bonheur immense l’opportunité de poursuivre ses études en France et tout particulièrement à Strasbourg. Ce livre est le récit poétique de sa vie, heureuse mais inaccomplie. Car il est impossible d’anéantir l’empreinte invisible des origines : les ravissements de l’être ne se trouvent pas forcément dans la lumière. Ainsi, Obama, devenu professeur de philosophie, éprouve-t-il le besoin de rentrer chez lui, juste le temps de retrouver le sac totémique de son grand-père, de revoir sa mère et d’habiter enfin son être africain même si chaque vie est une légende.