Le monde du milieu mêlant humour, ironie, souvenirs, poèmes, espoirs, faits divers, citations, convictions et rencontres, un recueil d’essais placé sous le signe de l’Afrique du Sud et de l’Afrique en général. Le regard d’un poète engagé sur l’état du monde actuel, avec des personnages qui traversent le livre et dominent le monde comme Nelson Mandela, Barack Obama et Mahmoud Darwich...
Ce livre est un cri, un appel à la réflexion, à la remise en question. Un foisonnement riche d’idées, d’expériences et de rencontres. Ce livre juge, questionne, se positionne par rapport aux pouvoirs du monde capitaliste, à la globalisation de l’économie mondiale. Il lance un miroir accusateur aux nations qui depuis des décennies écrasent, repoussent, pillent ou utilisent le continent Africain ; il interroge sur la place de l’artiste en Afrique, sur son rôle comme sur son devenir, et sur ce qu’il advient de l’imaginaire dans un continent comme celui-ci : si terriblement désespéré, si concrètement désespérant.
Dans une langue très librement littéraire et au fil d’une quinzaine de textes, Breytenbach rappelle de façon récurrente aux lecteurs ce qu’ils tentent inconsciemment d’éviter, leur part de responsabilité, leur immobilisme, voire leur déni des faits. Dans une lettre à Mandela, à l’occasion de ses 90 ans. Breyten Breytenbach s’adoucit, écrit l’amitié et l’admiration mais ne passe pas pour autant sur ses déceptions face à l’état d’extrême violence de son pays d’origine, une situation que le vieux leader semble vouloir oublier. Dans un principe de kaléidoscope, il enchaîne ensuite sur Obama, étudie la ressemblance entre ces deux dirigeants noirs, et le rôle que tous deux incarnent ou endossent aux yeux des peuples. De textes en textes, qu’ils traitent de l’identité afrikaner ou de la terrible responsabilité de Sharon et de Bush au Moyen Orient ; de ses souvenirs de prison ou des clandestins morts avant même d’atteindre les Etats Unis, Breyten Breytenbach nous entraîne à travers les interstices du monde, dans une envolée pour rejoindre tous ceux qui, par leurs idées, leur cheminement, leurs choix, ont quitté leurs racines, leurs fondements, se sont arrachés à leur contexte premier, pour se redéfinir et accéder à un autre point de vue, pour créer une autre sphère de réflexion. Et voici qu’il révèle sous nos yeux ce monde du milieu, tout en nuances, différences, altérités, toujours en marge, et pourtant essentiel.
Traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par : Jean GUILOINEAU