Biographie
- © Misha Obradovic
Un des auteurs majeurs de la Serbie contemporaine, traducteur de nombreuses oeuvres classiques, critique musical et éditeur dans la presse, Aleksandar Gatalica est récompensé par quatre prix prestigieux et plus particulièrement par le NIN award pour son nouveau roman historique, une fresque érudite aux dimensions épiques qui transcende l’espace et le temps pour dévoiler les coulisses de la Grande Guerre. En empruntant autant à La Grande Illusion de Renoir, qu’À l’Ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque mais également aux poèmes de guerre d’Apollinaire ou au cubisme du Guernica de Picasso, Aleksandar Gatalica délivre un chef-d’oeuvre total : À la guerre comme à la guerre !
Né en 1964 à Belgrade, Aleksandar Gatalica est diplômé du département de littérature générale de l’université de Belgrade, où il a étudié la littérature classique. Il a traduit en serbe des œuvres en grec ancien comme Prométhée enchaîné d’Eschyle, Œdipe roi et Œdipe à Colone de Sophocle, Alceste, Iphigénie à Aulis et Les Bacchantes d’Euripide. Il est le premier à traduire de larges extraits de Sappho, Mimnerme, Solon, Archiloque, Hipponax et Anacréon2. En tant que critique musical, on lui doit des chroniques pour Program 202, Program Stereorama (radio), et dans les quotidiens serbes Glas javnosti, Večernje novosti et Blic. Il a publié six romans et autant de recueils de nouvelles ainsi qu’un guide de Belgrade pour les visiteurs étrangers. La musique, plus particulièrement le piano, est sa grande source d’inspiration. Il est aujourd’hui le responsable de la Fondation de la Bibliothèque Nationale de Serbie.
À la guerre comme à la guerre ! désigne son nouveau roman qu’il écrit pendant des années. « Un roman aux mille visages », comme l’a décrit la presse serbe, dans lequel soixante-dix-huit destins se croisent pour représenter dans toute leur complexité les vicissitudes de la guerre et la naissance du vingtième siècle. Aleksandar Gatalica mêle habilement la petite histoire à la grand histoire en mélangeant des noms connus de tous comme Cocteau, apollinaire, Mata Hari ou Hitler, à ceux de personnages de fiction : une infirmière russe, un chanteur d’opéra allemand, un marchand d’épices stambouliote, qui incarnent tous à leur façon l’esprit de leur temps. Son écriture qui parvient à rendre une tranche d’Histoire tourmentée et complexe, accessible et humaine, prenant soin de montrer les différentes faces de la guerre en évitant l’opposition vainqueur/vaincu et privilégiant la représentation de la souffrance et du supplice dans lesquels sont unies les populations européennes, tout cela dans un style fluide qui accomplit la prouesse du passage, au détour d’un paragraphe, d’un point de vue à un autre, d’un pays à un autre tout en maintenant une continuité chronologique. L’auteur maîtrise les événements dans toutes leurs dimensions avec la minutie et la compétence de l’historien tout en s’inscrivant dans la grande tradition littéraire du réalisme magique : un capitaine de sous-marin allemand ligué avec des monstres marins, un policier turc sur lequel se vengent les morts du génocide arménien, des stylos qui se rebellent contre leur propriétaire, un mauvais journaliste…ces événements insolites réinventent l’Histoire pour mieux y transporter le lecteur.
Bibliographie
- À la guerre comme à la guerre ! (Belfond, 2015)
- La Grande Guerre (Belfond, 2013)
- L’Invisible (2008)
- Quadrature of Notes (2004)
- La Mort d’Euripide (2003)
- L’Âge d’or du piano (2002)
- La fin (2000)
- Le Siècle (1999)
- Rubinstein vs Horowitz (1999)
- Noir et Blanc (1998)
- Un chef d’orchestre sans public (Un infini cercle bleu, 1996)
- Inversion (1995)
- Parlez-vous classiques ? (1994)
- Les Lignes de la vie (1993)