New York 1943

(Jean-Loïc PORTRON, Palette Production / Arte France, 2004, 53’)

image

Dans le cadre de l’après-midi Ville Monde : New york

Vue de New York

Voyage dans le temps instructif et original, la collection “Les foyers de création” explore l’histoire de villes où, à une époque donnée, artistes, intellectuels et agitateurs ont créé des formes nouvelles et réinventé le monde. Puisant dans des sources visuelles variées – peintures, photographies, musique, extraits de roman, films, etc. –, chaque volet retrace les bouleversements, influences et contradictions d’une époque et d’un lieu.

New-York au crépuscule

À la fin des années 30, Paris l’arrogante regarde avec condescendance les artistes new-yorkais. Pourtant, l’apparition de peintres américains comme Jackson Pollock ou Mark Rothko et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale vont propulser New York sur le devant de la scène artistique. Fuyant le nazisme, beaucoup d’Européens y trouvent refuge et inspiration. Mondrian, par exemple, tombe sous le charme de la cité américaine. Rompant avec son style d’alors, l’artiste délaisse la recherche de l’austérité pour tenter de capter l’énergie qu’il sent autour de lui. Quant aux peintres américains, ils s’imprègnent de l’influence de leurs collègues européens. La collectionneuse Peggy Guggenheim fait alors beaucoup pour rapprocher ces talents. En 1942, elle ouvre une galerie où se rencontrent Européens exilés et jeunes artistes américains. C’est ainsi qu’en 1943, le melting-pot artistique de New York marche à plein régime : la ville bouillonne des courants aussi riches et divers que le surréalisme, l’abstraction, le be-bop…

Le pont de Brooklyn

Un foisonnement artistique que ce documentaire s’attache à décrire, notamment en scrutant les toiles et en prenant comme fil conducteur le parcours de Mark Rothko et Jackson Pollock. Non seulement parce que ces deux peintres sont des produits exemplaires de cette double influence, mais aussi parce l’évolution de leur travail et de leur rapport à l’histoire est éminemment représentatif de cette époque. Marqués par la barbarie des nazis et le drame d’Hiroshima, ils basculeront tous deux vers l’abstraction à la fin de la guerre. La question de la représentation du monde après qu’est survenu l’inacceptable devient alors essentielle dans leur travail et dans celui de leurs contemporains. Il faudra attendre la fin des années 50 et l’arrivée d’une génération plus “cool” – Jasper Johns en tête – pour que cette vision grave du rôle de l’artiste soit reléguée au second plan…


Projection précédée d’un débat :
14h00 : New York, notre histoire : avec Ray Loriga, Gilles Anquetil, Eddy Harris

Projection suivie d’un débat :
16h00 : avec Patrick Raynal, José Munos, Colin Harrisson, Shannon Burke