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TAJADOD Nahal

Iran / France

Elle joue (Albin Michel, 2012)

Biographie

© Tina Merandon

Chercheuse brillante, spécialiste des interactions religieuses entre la Perse et la Chine ancienne, cette femme de lettres d’origine iranienne a reçu en 2007 la Grande médaille de la francophonie.

Née en 1960 à Téhéran dans une famille d’érudits francophiles (son père traduit Victor Hugo en persan), elle quitte l’Iran pour la France en 1977, deux ans avant la Révolution islamique, et étudie à l’INALCO où elle obtient un doctorat de chinois. Sa thèse, "Mani, le Bouddha de lumière", porte sur l’apport iranien à la culture et à la civilisation chinoises. Spécialiste du manichéisme perse, syncrétisme de bouddhisme et de christianisme né dans l’Iran du IIIème siècle, traductrice du poète perse Rûmi,
elle a publié plusieurs essais dont Les Porteurs de Lumière (1993) et Sur les pas de Rûmi (2006).

Après deux premiers récits d’inspiration autobiographique, Passeport à l’iranienne (2007) et Debout sur la terre (2010), elle publie en 2012 un roman intitulé Elle joue, un passionnant jeu de miroirs entre deux femmes iraniennes qui se racontent tour à tour leur pays d’enfance. Inspiré d’une série d’échanges avec l’actrice Golshifteh Farahani, l’héroïne d’A propos d’Elly et de Syngué Sabour d’Atiq Rahimi, véritable star, aujourd’hui interdite de séjour dans son pays pour avoir tourné dans un film américain, ce livre confronte deux générations de femmes, deux Iran. Sous ses faux airs de mélo, de farce ou de tragédie, Elle joue raconte, entre soupirs, lamentations et rire les bouleversements de l’Histoire.

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Bibliographie :

  • Elle joue (Albin Michel, 2012)
  • Paroles persanes (Albin Michel, 2012)
  • Debout sur la terre (Jean-Claude Lattès, 2010)
  • Les Porteurs de lumière (Albin Michel, 2008)
  • Passeport à l’Iranienne (Jean-Claude Lattès 2007)
  • Sur les pas de Rûmi (Albin Michel, 2006 – avec Federica Matta)
  • Roumi le brûlé (Jean-Claude Lattès, 2004)
  • Mani, le Bouddha de lumière, catéchisme manichéen chinois (Le Cerf, 1990)

Présentation de Elle joue

Deux femmes se parlent. Deux Iraniennes. La première, née après la révolution de 1979, et qui n’a connu que le régime islamique, est une jeune comédienne au succès grandissant. La seconde, écrivain reconnu, a grandi dans l’Iran du Shah.

Nous les suivons pas à pas dans leur vie quotidienne. La première raconte son enfance, sa découverte de l’amour, ses engagements politiques, ses démêlés avec la censure, son exil. La seconde, installée à Paris depuis trente ans, se souvient de l’Iran de sa jeunesse où elle pouvait se promener sans foulard et en minijupe.
Un roman à deux voix se construit, drôle, pathétique, violent, doux parfois. Les deux femmes confrontent leur passé et leur présent, se racontent et racontent la vie des femmes dans l’Iran d’aujourd’hui.

Dans ce livre bouleversant qui ne ressemble à aucun autre, Nahal Tajadod retrouve les accents de vérité qui ont fait le succès de Passeport à l’iranienne.


Revue de presse :

  • "Sous ses faux airs de mélo, de farce ou de tragédie, l’écrivaine perse réussit une fascinante miniature de sa façon, qui décrit entre soupirs, lamentations et rire les ravages de l’Histoire." Télérama
  • "Elle joue est un livre complet, mêlant témoignage et romance, comédie et drame, rudesse et élégance. A ne manquer sous aucun prétexte !" L’Express

Argumentaire de Passeport à l’Iranienne :

Comment le renouvellement d’un passeport permet d’avoir un point de vue totalement différent et finalement drôle de la vraie vie à Téhéran aujourd’hui. Voilà ce que nous offre le récit de Nahal Tajadod à partir d’une histoire authentique qui lui est arrivée en avril 2005. Pour obtenir le précieux document, toute la folie, la générosité, l’humour d’un peuple pourtant sous une lourde emprise politique, apparaît dans une galerie de portraits. Deux photographes spécialistes de portraits islamiques lui présentent un médecin légiste qui troque des organes... Des femmes en noir attendent assises dans la rue l’ouverture des administrations... Une maquerelle qui veut envoyer des filles à Dubaï... Une grand-mère qui offre une poule vivante à un militaire implacable... Un chauffeur qui s’indigne que l’on refuse ’la bombe’ à l’Iran alors que les Indiens et les Pakistanais - qui pourtant ont la peau plus foncée - la possèdent... Un technicien qui cache une parabole TV dans une marmite d’offrandes religieuses... Un autocuiseur qui mérite une bénédiction...

Elle joue

Albin Michel - 2012

Deux femmes se parlent. Deux Iraniennes. La première, née après la révolution de 1979, et qui n’a connu que le régime islamique, est une jeune comédienne au succès grandissant. La seconde, écrivain reconnu, a grandi dans l’Iran du Shah. Nous les suivons pas à pas dans leur vie quotidienne. La première raconte son enfance, sa découverte de l’amour, ses engagements politiques, ses démêlés avec la censure, son exil. La seconde, installée à Paris depuis trente ans, se souvient de l’Iran de sa jeunesse où elle pouvait se promener sans foulard et en minijupe. Un roman à deux voix se construit, drôle, pathétique, violent, doux parfois. Les deux femmes confrontent leur passé et leur présent, se racontent et racontent la vie des femmes dans l’Iran d’aujourd’hui. Dans ce livre bouleversant qui ne ressemble à aucun autre, Nahal Tajadod retrouve les accents de vérité qui ont fait le succès de Passeport à l’iranienne


Paroles persanes

Albin Michel - 2012

Les paroles persanes sont parmi les plus anciennes du monde. La Perse - qui fut une province de l’empire iranien, lequel s’étendait, avant l’invasion arabe, de l’Inde à l’Egypte - offre une superposition multicolore de cultures, de pensées, de sentiments, avec une constante, qui se retrouve de nos jours : la passion de la poésie. Les tombes des grands poètes sont toujours vénérées (celles de Saadi et de Hafez à Shiraz, celle de Roumi à Konya, en Turquie), et leurs vers sont récités en toutes circonstances et servent à des exercices de divination. Leçons de vie, réponses aux questions existentielles, les poèmes anciens accompagnent tous les gestes de la vie. Pour l’essentiel, les textes de ce recueil relèvent de ce que nous appelons le "soufisme", sans trop bien savoir ce que ce mot veut dire. Du XIIe au XIVe siècle, ravagé par les invasions mongoles, l’Iran a connu une explosion poétique rare, intellectuelle autant que populaire. Allégresse et tristesse de la vie, élévation de l’âme à la recherche d’elle-même, et surtout un amour du vivant, irrésistible, universel, qui entraîne vers les plus hauts sommets, sont les thèmes les plus fréquemment évoqués.


Debout sur la terre

Jean-Claude Lattès - 2010

Autour d’un incroyable trio va se dérouler avec fougue, brio, fantaisie, générosité et sous une plume aussi inspirée que drôle, l’histoire mouvementée du peuple iranien du début du XXe siècle jusqu’à quelques mois après la révolution de Khomeini. « Le livre possède son avant et son après la révolution. Dans l’avant, il y a un homme politique, auteur d’une biographie de Victor Hugo, qui pourrait être un vieil ami de la famille. Dans cet avant, il y a aussi un heureux réalisateur de télé. Il est l’œil du livre, celui qui par sa nonchalance, son indécision, son charme et son inertie même pourrait, plus tard, faire un film de cet Iran-là. Lui aussi, je l’ai connu. Il était amoureux de ma mère. Le livre est dominé aussi par une femme, originaire d’une tribu kurde, grande propriétaire terrienne dans le nord de l’Iran, dont le personnage est adapté de celui de ma mère. Sans ses terres, elle ne comprenait pas sa vie. Elle aime le réalisateur, mais à sa façon, dans la retenue la plus stricte. Ces trois personnages, comme d’autres, croyaient avoir les yeux ouverts et même grands ouverts. Ils se croyaient à la pointe de leur époque, en avance même, ils connaissaient les poèmes anciens aussi bien que les lois républicaines, l’avenir leur appartenait. Ils étaient chics, ils étaient cultivés, ils étaient assez riches, ils formaient des cercles fermés où ils ne voyaient et n’écoutaient qu’eux-même, insensibles aux mouvements profonds qui rongeaient la terre sous leurs pieds. Ils croyaient jouer un rôle de toute première importance dans la marche du monde, et le monde allait sans eux, et même contre eux. La seconde partie du livre, après la révolution, passe vite, comme si les personnages principaux, ne vivaient plus, ou tout au moins de vivaient plus la vie pour laquelle ils avaient été programmés. Ainsi L’Honneur oublié des Ilkhan déroule, à propos de l’Iran, le spectacle de l’aveuglement de quelques-uns devant les surprises prodigieuses de l’Histoire de la fin subite d’un temps qui se croyait établi pour toujours. » Un grand livre.


Les Porteurs de lumière

Albin Michel - 2008

Durant les siècles obscurs qui séparent le déclin de Rome du triomphe enflammé de l’Islam, s’épanouit en Perse une Église chrétienne aujourd’hui oubliée, et dont Nahal Tajadod ressuscite pour nous les éclats et les turbulences. Si ses membres s’appelaient entre eux « les porteurs de lumière », les ténèbres de l’époque n’épargnèrent pas son histoire troublée. Pleine de supplices, de prodiges, de personnages étonnants, cette histoire de l’Église iranienne des premiers âges nous montre aussi comment naquirent, dans le tumulte d’un christianisme à la recherche de son identité, différents phénomènes appelés à une grande postérité : l’esprit missionnaire, la persécution pour la foi, l’effroi fascinant du martyre, la condamnation à mort de l’hérétique, et aussi cette alliance intime d’un État et d’une Église, berceau des fanatismes. Ainsi que l’exprime Jean-Claude Carrière dans sa présentation, « ce livre, à l’évidence, nous tend, discrètement mais opiniâtrement, un ancien miroir, parfois gratté et dépoli, où nous pouvons à chaque instant apercevoir, déjà, notre propre visage ».


Passeport à l’Iranienne

Jean-Claude Lattès - 2007

Comment le renouvellement d-un passeport permet d-avoir un point de vue totalement différent et finalement drôle de la vraie vie à Téhéran aujourd-hui. Voilà ce que nous offre le récit de Nahal Tajadod à partir d-une histoire authentique qui lui est arrivée en avril 2005. Pour obtenir le précieux document toute la folie, la générosité, l-humour d-un peuple pourtant sous une lourde emprise politique, apparaît dans une galerie de portraits plus surréalistes les uns que les autres. Deux photographes spécialistes de portraits islamiques lui présentent un médecin légiste qui troque des organes Des femmes en noir attendent assises dans la rue l-ouverture des administrations une maquerelle qui veut envoyer des filles à Dubaï une grand-mère qui offre une poule vivante à un militaire implacable un chauffeur qui s-indigne que l-on refuse « la bombe » à l-Iran alors que les Indiens et les Pakistanais - qui pourtant ont la peau plus foncée - la possèden un technicien qui cache une parabole TV dans une marmite d-offrandes religieuses... un autocuiseur qui mérite une bénédiction Une énumération qui a la fantaisie et la générosité désordonnée des souks orientaux où le rituel du târof qui consiste à d-abord refuser tout paiement - est infiniment plus vivant et précieux que la loi du talion, ou Hâfez côtoie Balzac avec un même appétit de vivre.Voilà l-Iran que nous fait découvrir Nahal Tajadod avec espièglerie et humour, et surtout avec l-immense tendresse d-une femme qui aime passionnément son pays et qui refuse l-image qu-on offre de lui.


Sur les pas de Rûmi

Albin Michel - 2006

À l’intérieur du Masnavi, l’œuvre maîtresse du grand mystique Rûmi, Nahal Tajadod a choisi trente-sept récits, qu’elle a adaptés et revisités. Ils sont allégoriques, surprenants, assez souvent énigmatiques. Ils mettent dans le même sac les pets d’un âne et la plus haute spéculation mystique, la résolution des contraires, la nécessité de l’absurde. Pour nous présenter ces histoires, Nahal Tajadod a inventé un personnage vraisemblable, un relieur de Neyshabour, ville importante du Khorassan, province du nord-est de l’Iran. Comme Rûmi, le relieur vagabond doit s’enfuir. Au dernier moment, il doit abandonner sa maison, son travail, ses ouvriers. Amateur d’histoires, il va devenir histoire lui-même, dans ses rencontres et dans ses aventures, avant de rejoindre Rûmi en Anatolie, d’entrer dans son intimité, d’assister à son enterrement.


Roumi le brûlé

Jean-Claude Lattès - 2004

Roumi représente aujourd-hui, et dans le monde entier, le plus haut degré jamais atteint de la poésie mystique. Ses vers ont une élévation, une flamme et un rythme qu-on ne rencontre nulle part ailleurs. Il a marché dans « la prairie des anges ». Mais on ne connaît pas l-origine, la naissance de cette flamme. Né au XIIIème siècle, en Afghanistan actuel, exilé à Konya en Turquie, à la suite d-une invasion mongole, il fut d-abord un immense esprit académique, entouré de milliers d-élèves. Soudain, à quarante ans, marié et père de famille, il rencontra un derviche errant de soixante ans, un homme frileux, étrange et provocant. Les deux hommes s-enfermèrent ensemble pendant quarante jours et, lorsque Roumi sortit de cette retraite, il dansait. Il était littéralement devenu un autre homme. Il abandonna ses disciples et se mit à chanter des vers inoubliables. Cet événement extraordinaire encore énigmatique aujourd-hui -, la métamorphose d-un théologien en poète d-amour fou, pose mille questions. La première, à laquelle répond ce roman, est celle-ci : Pourquoi un homme, sachant que son amant est menacé d-être assassiné s-il quitte la demeure où ils sont enfermés, lui dit néanmoins : « sors » ? La flûte, pour devenir une flûte, doit se séparer du roseau. C-est une séparation déchirante, qui équivaut à une mort. Mais comment, sans cela, le roseau pourrait-il chanter ? Dans ce roman magique et incandescent, Nahal Tajadod restitue tout un monde et une passion fabuleuse qui ont donné naissance à quelques unes des plus belles pages de la littérature persane et mondiale.


Mani, le Bouddha de lumière, catéchisme manichéen chinois

Le Cerf - 1990

Rédigé sur ordre de l’empereur chinois par un évêque manichéen le 16 juillet 731, le « Compendium » précède de onze mois l’édit impérial de 732 par lequel la liberté de culte est accordée au manichéisme dans l’empire du Milieu. Le but poursuivi par l’adaptateur manichéen a été de parer sa doctrine de couleurs telles qu’elle pût être plus aisément comprise, voire respectée ou suivie, par une population qu’avaient imprégnée taoïsme ou bouddhisme. À cette fin, non content d’user d’un vocabulaire tiré de la pensée et de la théologie bouddhiques, il s’est efforcé avec succès de faire de Mani le dernier avatar des fondateurs antérieurs de ces grandes religions, n’hésitant pas à extraire de telle œuvre taoïque ou de tel s tra bouddhique, afin de mettre à jour la filiation naturelle qui unissait sa propre doctrine à celles du Bouddha et de Laozi, les prédications pouvant servir de pont entre la foi nouvelle et les précédentes. Le texte montre aussi comment cette religion, bien qu’elle eût, à des fins d’expansion, adopté certains traits du bouddhisme et du taoïsme, sut, lorsqu’elle eut à se confronter aux religions établies, conserver ses origines iraniennes : on la connut en effet sous le nom de « Religion de la Lumière ». Cette « lumière », qu’elle soit symbolisée par Mithra ou qu’elle devienne l’emblème d’Ahura Mazd , est effectivement le principe pivot de toutes les théogonies iraniennes.