Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère — revenu de la Première Guerre mondiale amputé d’une main —, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d’un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit : rien n’y pousse et les malheurs s’y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu’une sorcière. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d’une flûte en argent. L’action va inexorablement glisser de l’émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l’ignorance et à la peur d’une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre.
La splendeur de la nature, le silence et la musique apportent un contrepoint sensible à l’intolérance, à la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne à la violence aveugle.
Après Le Monde à l’endroit (Seuil, 2012), Une terre d’ombre prolonge une réflexion engagée par l’auteur sur la folie guerrière des hommes, tout en développant pour la première fois dans son œuvre romanesque une histoire d’amour tragique qui donne à ce récit poignant sa dimension universelle.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez
Revue de presse
- "Porté par une écriture descriptive, ample et d’un lyrisme mesuré, Ron Rash entreprend, comme dans chacun de ses livres, une fouille archéologique de son pays natal, la Caroline du Sud, pour en tirer une remarquable réflexion sociale et politique." Télérama
- "Avec ce récit magnifique et puissant, Ron Rash nous embarque sans préliminaires dans une Amérique pauvre et amère, où les familles comptent leurs morts et entretiennent des croyances d’un autre âge." FranceTV - Culturebox
- "Une terre d’ombre est le symbole des ténèbres qui recouvrent le monde de sa bêtise, de son ignorance et de la xénophobie. La description de la sauvagerie du paysage répond à la violence aveugle de la guerre et de la haine des « Boches ». La barbarie universelle de la grande guerre pénètre le cœur de la petite communauté, la contamine et la pousse à sacrifier les siens sur l’autel d’un patriotisme nauséabond." La Cause Littéraire