1919. Hugues Lantier du Grez est un juge militaire qui traite sa dernière affaire avant de partir dans la vie civile. Il est envoyé dans un village du Berry où Morlac, un ancien poilu, est emprisonné. Un chien attend le prisonnier à l’extérieur, aboyant sans discontinuer jour et nuit. Il s’agit de Guillaume, ainsi baptisé par dérision pour le Kaiser. Il fait partie de ces chiens, nombreux, qui ont accompagné au front les conscrits issus de la paysannerie. Morlac, suivi par son chien Guillaume, a combattu en héros, ce qui lui a valu d’être décoré. De quoi s’est-il rendu coupable ? En juillet 1919, lors du défilé militaire, il s’est planté devant la tribune officielle et a décoré Guillaume en lui accrochant sa médaille au collier, clamant à l’adresse des officiels stupéfaits des phrases contre la guerre et les capitalistes qui ordonnent aux hommes de se conduire comme des chiens… Comment expliquer ce geste ? Quelle doit être la sentence ? Dans la petite prison, un dialogue s’établit entre le juge Lantier du Grez, aristocrate légaliste, et Morlac, le paysan anarchiste qui retrace son incroyable histoire où se mêlent la passion amoureuse et la violence du monde : deux faces d’une même humanité tourmentée par la guerre.