Le livre commence par évoquer une situation historique précise, où une certaine marginalité rejoignait un sens de l’altitude : la montagne devenait, pas à pas, un état d’esprit. Ensuite, en déployant quelques cartes (générales, particulières et curieuses) du monde, en pointant l’amer sur les caps, en reblanchissant les maisons à sémaphores, il tente, à l’instar de mes autres livres, d’ouvrir un espace de pensée poétique planétaire, sous le double signe de l’intensité et de l’amplitude, selon le double mouvement de l’investigation et de l’expansion. Puis, dans une dernière partie, on trouvera des poèmes plus courts, écrits en passant par divers lieux de la terre. J’ai toujours été fasciné par les choses que l’on rencontre dans des endroits peu fréquentés : balises sonores aux pays de brumes, débris laissés par les marées, stèles des steppes, lichens sur un plateau sans histoire, petits cairns de montagnards et de caravaniers, marques géodésiques. Cette troisième partie peut se lire peut-être comme une sorte de livre d’heures, de carnet de route d’un pèlerin du vide-plénitude.