Sur des thèmes qui se répondent et qui sont chers à l’auteur (Eloge de l’isolement, c’est-à-dire de quelques grands indépendants de la poésie et de la pensée : Brice, Villon, Rimbaud ; Souvenirs de la province ; Le manuscrit des mascareignes : notes d’un séjour dans l’océan Indien ; Lettres du promontoire : divers hauts lieux d’Europe et d’ailleurs), ce sont des poèmes souvent brefs, simples, frais comme des fleurs de montagne mais qui laissent deviner toute la chimie souterraine à laquelle elles doivent leur simplicité. C’est-à-dire, au fond, toute la philosophie très personnelle que Kenneth White a renoncé à exposer de façon discursive et qui trouve son épanouissement naturel dans ces fleurs. L’auteur sait très bien faire sentir et voir la présence des éléments - terre, eau, lumière - des animaux et surtout des oiseaux. Ce ne sont donc pas des fleurs de serre, et elles vibrent dans le vent du monde revenu à ses origines, tout comme les fleurs de la pensée qui ne serait là qu’un cinquième élément cousin de l’aurore, des collines et de la pluie. Bref, c’est vif, preste et stimulant.