L’impertinence, c’est l’âge adulte de l’insolence. Elle nécessite du recul, de la culture, et cause finalement plus de dégâts que les insultes ou les provocations creuses qui font souvent aujourd’hui office de mots d’esprit. Ainsi par exemple la définition du couple BHL/Arielle Dombasle : "cul et chemise", les fulgurances de Desproges au Tribunal des flagrants délires, les audaces d’un Jean Yanne ou d’un Francis Blanche. L’impertinence, c’est traditionnellement l’arme de l’esprit vis-à-vis des puissants. Une arme de journaliste, d’écrivain, d’intellectuel. Existe-t-elle encore, à une époque où ces mêmes intellectuels, chroniqueurs ou rédacteurs, appartiennent à des rédactions détenues par des grands groupes et payées par des annonceurs ? Patrick Lelay, le PDG de TF1, est impertinent quand il dit offrir à Coca-Cola, à travers ses programmes, "du temps de cerveau humain disponible". Insolent, même,à l’égard du public. Mais cette insolence est le fait d’un puissant et donc une inversion de ce qui devrait exister, surtout sur une télé usant et abusant des rires enregistrés et des émissions de bêtisiers présentées par les "cons qui s’adorent" du petit écran. José Artur et Claude Villers, l’un et l’autre orfèvres en la matière, évoquent dans cet ouvrage les audaces, vacheries, bons mots et traits d’esprits les plus réjouissants qu’ils aient personnellement vécu ou qui appartiennent à l’Histoire. Un florilège particulièrement jubilatoire !