Roumi représente aujourd-hui, et dans le monde entier, le plus haut degré jamais atteint de la poésie mystique. Ses vers ont une élévation, une flamme et un rythme qu-on ne rencontre nulle part ailleurs. Il a marché dans « la prairie des anges ». Mais on ne connaît pas l-origine, la naissance de cette flamme. Né au XIIIème siècle, en Afghanistan actuel, exilé à Konya en Turquie, à la suite d-une invasion mongole, il fut d-abord un immense esprit académique, entouré de milliers d-élèves. Soudain, à quarante ans, marié et père de famille, il rencontra un derviche errant de soixante ans, un homme frileux, étrange et provocant. Les deux hommes s-enfermèrent ensemble pendant quarante jours et, lorsque Roumi sortit de cette retraite, il dansait. Il était littéralement devenu un autre homme. Il abandonna ses disciples et se mit à chanter des vers inoubliables. Cet événement extraordinaire encore énigmatique aujourd-hui -, la métamorphose d-un théologien en poète d-amour fou, pose mille questions. La première, à laquelle répond ce roman, est celle-ci : Pourquoi un homme, sachant que son amant est menacé d-être assassiné s-il quitte la demeure où ils sont enfermés, lui dit néanmoins : « sors » ? La flûte, pour devenir une flûte, doit se séparer du roseau. C-est une séparation déchirante, qui équivaut à une mort. Mais comment, sans cela, le roseau pourrait-il chanter ? Dans ce roman magique et incandescent, Nahal Tajadod restitue tout un monde et une passion fabuleuse qui ont donné naissance à quelques unes des plus belles pages de la littérature persane et mondiale.