Après l’expérience Logique de guerre Comix, il apparaît aux sept auteurs fondateurs de l’Association (David B., Lewis Trondheim, Mattt Konture, Stanislas, Jean-Christophe Menu, Killoffer et Mokeït) qu’il est nécessaire de créer une revue où ils pourraient publier régulièrement leurs œuvres, ainsi que celles d’auteurs apparentés. Ils choisissent pour nom de cette vitrine Lapin, en hommage à Lapot, le personnage de Menu qui inspira Lapinot à Trondheim. La première série paraît de janvier 1992 à octobre 1999. La couverture, monochrome, est illustrée par un petit dessin fortement agrandi, ce qui rend son auteur difficile à identifier, et la visibilité en librairie peu sûre. Le contenu de chaque numéro est annoncé par un éditorial souvent virulent de Jean-Christophe Menu. La revue comprend entre 92 et 140 pages, sauf dans les premiers numéros, plus fins, car composés presque uniquement d’histoires des membres fondateurs. De semestriel (1994-1994), le magazine de bande dessinée devint « bioutriannuel » (1995) puis trimestriel (1996-1999). La couleur apparaît au numéro 16. Assez vite, une équipe de collaborateurs réguliers (Vincent Vanoli, Dominique Goblet, Denis Bourdaud, François Ayroles, Jean-Pierre Duffour, etc.) se forme autour du noyau initial d’auteur. Des numéros spéciaux, autour d’un auteur (comme Marcel Schwob), d’un pays (bande dessinée finlandaise et suédoise) ou d’un thème (Pif Gadget, le Festival de Montreuil) permettent d’apporter de nouveaux auteurs à l’équipe mais celle-ci ne se renouvelle guère et « un certain essoufflement se fait jour ». De plus, le magazine tend à devenir « un support de prépublication », ce que les six associés voulaient absolument éviter au départ. Ils décident donc, après vingt-cinq numéros de tout arrêter et de réfléchir à une nouvelle formule. Deuxième Série De janvier 2001 à avril 2002 paraissent les sept numéros de la deuxième formule. Chaque opuscule, au format comix et tout en couleurs, fait 68 pages. Menu explique qu’ainsi il espérait opérer un « retour au source », en imposant aux auteurs un rythme de travail régulier (parution bimestrielle), tout en permettant le développement d’intrigues feuilletonesques mais aussi d’animations collectives (des strips en début de numéro). Mais les auteurs, justement, ne répondent pas tous présent (il fallut publier du matériel Delcourt afin d’assurer la présence au sommaire de Trondheim et Joann Sfar), « l’enthousiasme s’érode parfois assez vite », et en avril 2002, les associés décident une nouvelle fois de changer de formule Troisième Série La troisième série n’a plus ni date de parution, ni pagination régulière. Trois numéros (en novembre 2002, juin 2004 et septembre 2006) ont paru. Le dernier atteint 292 pages, dont les deux tiers consacrés à l’adaptation de grandes bandes dessinées. Quatrième série À partir de février 2009, Lapin reparaît trimestriellement sur le modèle de la première série.