Deuxième recueil de poèmes d’Alain Mabanckou après Au jour le jour (1993), L’usure des lendemains - qui a valu à l’auteur le Prix Jean-Christophe de la Société des Poètes Français en 1995 - est un ouvrage éclaté, avec des thématiques ancrées sur la quête d’un territoire et le souci d’un art libre. Le vers est alors plus long, la page moins "moins remplie" comme si l’auteur souhaitait faire parler les silences, réétablir l’espace afin de mieux regarder demain avec des yeux d’un enfant ébloui. Publié donc en 1995 aux Editions Nouvelles du Sud dirigées alors par le poète camerounais Paul Dakeyo, L’usure des lendemains fut réédité trois ans plus tard aux Editions Menaibuc avec des textes inédits. Ce livre est un tournant dans le parcours poétique de l’auteur qui allait perdre sa mère la même année et écrire en une semaine un de ses recueils les plus émouvants : La légende de l’errance (L’Harmattan, 1995)