Comme souvent, le poème fut le bon chemin. Le poème de l’autre, celui qui tombe de l’enfant au retour de l’école, de l’homme, de la femme à la sortie du bureau, de l’usine, du café, du jour ou de la nuit ; le poème de n’importe quel inconnu qui passe devant mes yeux, au bord de mes oreilles et dont les pas laissent traîner des mots sous leurs semelles de plomb et de vent. J’étais venu pour lire, pour écouter. J’étais venu pour écrire cela qui se raconte d’abord dans le silence. Peu à peu des phrases sont montées à la surface. Mon livre s’est écrit entre les rumeurs de la ville et les histoires de mes voisins, proches ou lointains. Des histoires verticales qui, comme la tour dans laquelle je vivais entre l’automne 2006 et le printemps 2007, se lisent de haut en bas et de la tête aux pieds. On les appelle aussi des poèmes.