Avant de devenir le grand romancier maritime que l’on sait, Edouard Peisson (1896-1963) fut officier de marine marchande pendant dix ans. Cette expérience de la navigation au long cours donne leur crédibilité à des romans puissants dont voici les chefs-d’oeuvre : Hans le marin Un matelot américain en escale se réveille dans un hôpital, blessé et dépouillé d’argent comme de papiers, son cargo ayant repris la mer. Hans le marin est l’histoire d’une renaissance à la vie dans le Marseille interlope des années 1920. Parti de Liverpool C’est le voyage inaugural d’un géant des mers (qui pourrait être le Titanic). Son capitaine a quelque raison de se demander pourquoi on lui a donné ce commandement. On finit par découvrir que le paquebot souffre d’un vice de conception, que son armateur le sait, et a choisi de le confier à un capitaine qui, toute sa carrière durant, a bénéficié d’une chance insolente. Elle ne suffira pas à sauver le navire. Passage de la ligne Dans les années 1900, un petit vapeur fait route de Dakar à Rio de Janeiro. Un matelot décède, puis un second... On craint une épidémie. Mais que faire ? Edouard Peisson, qui a en fait lui-même vécu cette expérience, fait monter la tension avec une rare maîtrise du suspens .La trilogie Le Sel de la mer Tout commence par Capitaines de la route de New York : lors d’une tempête sur l’Atlantique, le commandant déroute son paquebot pour porter assistance à un cargo en difficulté. Ce faisant, il se met lui-même en perdition et fait naufrage avec ses huit cents passagers. Le Sel de la mer apporte un contrepoint au premier récit en posant une question terrible : on accuse ce commandant d’avoir commis une faute en respectant la loi d’assistance des marins. Finalement, ce même capitaine se trouve victime d’un abordage, qui le met en face de sa seule conscience : c’est le propos de Dieu te juge !