Tu as vu que les êtres aux yeux vides sont incapables de comprendre le sens de l’amour, la noblesse du sacrifice ou la main tendue de la providence divine qui les supplie, les exhorte : Croyez et vous serez sauvés. Et tu as peint tout cela, n’est-ce pas ? Qui, dit le peintre. Tragique, poétique, étrange et fantasmagorique, telle fut la vie d’Amadeo Modigliani dans les rêves de Velibor Colié. Ange au destin fulgurant, le peintre devient l’emblème du génie créateur, maudit, bien sûr, et élu tout à la fois. Par de brèves visions, avec un verbe halluciné, l’auteur inspiré des Bosniaques fait vivre et mourir un personnage qui ne serait ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, et appelle la fiction pour parler du réel.