La haute mer est celle où toute côte a disparu d’un horizon uniforme et circulaire, celle où le marin qui s’aventure n’a plus d’autres repères que le soleil, les étoiles et les vents. La haute mer est aussi l’œil de toutes les légendes, de tous les mythes, celle où se cache l’Atlantide disparue, le paradis perdu, mais aussi les maelstrôms bouillonnants de l’enfer. Lorsque la propulsion à voile l’emporta sur la simple rame, les pilotes apprirent à se servir des vents et des courants : les Maoris connaissaient depuis longtemps les chemins des îles du Pacifique quand Arabes et Chinois entreprirent la traversée de l’océan Indien tandis que les Vikings faisaient des sauts de puce dans les mer glacées du Nord. Il fallut le courage et la volonté d’un petit peuple d’extrême Occident, les Portugais, pour oser se lancer délibérément à la conquête des mer inconnues. Il fallut l’obstination d’un visionnaire, Christophe Colomb, pour offrir l’Amérique à l’Europe. Ainsi, au cours des siècles, les marins ouvrirent les océans, laissant les terres, qu’au-delà de l’horizon ils avaient découvertes par hasard, aux soldats, aux prêtres et aux marchands. Complété par des cartes et des schémas étonnants et une illustration originale, l’ouvrage du contre-amiral Bellec, directeur du musée de la Marine, est une histoire de la science de la navigation en haute mer qui a permis la découverte de terres nouvelles.