Déhia, jeune femme universitaire, promise à un avenir radieux, se heurte dans sa propre famille à l’extrême violence de l’histoire récente algérienne. Belle femme dans une société où la religion, la corruption, la violence tiennent lieu de boussole, comment peut-elle vivre, comment tracer sa voie sans se perdre ? Adel, cadre dans une entreprise, s’accroche à ses idéaux, essaie d’échapper aux pressions, petites et grandes, avant de tenter sa chance loin, très loin... Deux mémoires saccagées, une femme et un homme au passé amer qui prennent le chemin de la vie, malgré tout, ensemble. Un deuxième roman, après Le bus dans la ville paru en 2008. Un récit d’une grande sensibilité qui raconte l’histoire douloureuse, d’un couple d’Algériens, des êtres qui tentent de mener leur vie envers et contre tout. Portrait de la société algérienne contemporaine, dans sa peine et sa sensibilité lumineuse. Dans une langue tout en finesse, l’auteur brosse des portraits exemplaires et uniques.
Revue de presse :
- "Yahia Belaskri tient les mots en laisse, les empêche de saigner, même de pleurer : il les enserre dans
des formules, des reprises, de simples dialogues. Le titre reprend une formule que les deux frères ont
entendue de leur père : elle n’énonce qu’une évidence, n’explique rien mais tient lieu de fil d’Ariane dans les dédales mortels traversés par les uns et les autres. Jusqu’au bout du voyage, toute
émotion reste contenue, tout lyrisme combattu, afin que les personnages grandissent, fuyant la "terre
maudite" pour devenir les héros de ce drame magistralement orchestré." Dominique Ranaivoson, Africultures, 11 novembre 2010
- "Le roman de Yahia Belaskri revient sur les plaies non cicatrisées de l’Algérie des années noires.
Divisé en quatre courtes parties, il démontre, entre autres, la place devenue intenable d’une jeune
universitaire et d’un cadre en entreprise dans l’Algérie soumise à l’obscurantisme religieux, à la
corruption et à une violence sans bornes. Grâce à une prose ferme, sans fioritures, l’auteur dessine et
peint une ville dont les habitants, à bout de nerfs, éprouvent les moindres sursauts. Les scènes les
plus traumatiques sont traitées sur le ton du constat dans un présent de narration qu’on dirait pétrifié."
Muriel Steinmetz, L’Humanité, 31 mars 2011
- "À un lecteur occidental, le livre risque de paraître un peu trop radical, liqueur un peu forte, mais c’est
là l’oeuvre d’une personnalité d’écrivain les nerfs à vif et dont on se dit que le vécu a dû être
terrifiant… comme la réalité." Jean-Pierre Han, Lettres françaises, 2 octobre 2010
- "Yahia Belaskri, une nouvelle voix
On reconnaît la singularité d’une oeuvre de fiction lorsqu’elle s’écarte des normes, joue une partition
qui détonne et laisse au lecteur un sentiment « d’angoisse délicieuse » malgré la gravité du sujet." Alain Mabanckou, Jeune Afrique, 6 octobre 2010