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A l’heure dite

Gallimard

Leur rencontre s’était produite tout à fait fortuitement sur les marches usées de l’escalier tournant : Colombe, la jeune actrice blonde à l’avenir prometteur, brisée par un chagrin d’amour ; monsieur Rong, cuisinier génial qui porte à leur sommet les mets les plus raffinés de la gastronomie chinoise ; Fulbert Castellac, guetteur des mouvements et des pulsations de la maison, dans son long manteau de drap bleu à galons d’or. Rien ne devrait réunir ces trois-là. Rien si ce n’est le continent exotique du vieil escalier et cette attente insensée, à la limite du supportable, programmée par la petite sous les plis aériens du baldaquin blanc où elle prétend fuir le monde. Avec son écriture délicate et sensuelle, Michelle Tourneur s’insinue dans cette attente au goût d’amour et de mort, de nostalgie et de provocation qui, à travers l’accélération d’un temps compté, revêt pour les trois personnages la dimension d’un destin

La beauté m’assassine

Fayard - 2013

Vivre, c’est voir. Florentine en a la conviction. Mais comment assouvir cette passion qui ne lui permet d’aimer le monde qu’à travers les tableaux ? Pour que son destin s’accomplisse, elle doit quitter les landes venteuses de son enfance, gagner le Paris bouillonnant et cruel des années 1830, ses fumées, ses becs de gaz, sa foule. Et ses artistes. Les approcher, les rencontrer, les comprendre, elle est prête à tout pour y arriver. Du Salon du Grand Louvre où fi gurent les peintres du moment aux blanchisseries où on lave leur linge, la jeune fi lle se faufi le partout. Jusqu’au jour où elle parvient à s’introduire dans un atelier. Chez un peintre visionnaire, hanté par la toute puissance de la couleur. Ensemble, Eugène Delacroix et Florentine Galien vont faire alliance avec la beauté.


Nuit d’or et de neige

Gallimard - 2002

« - Comment avez-vous pu obtenir ce prêt gracieux de la Salle des Tritons ? - Par relations, Monsieur le Président. Sur mon initiative un peu folle, les ors et les stucs de la vieille Salle des Tritons allaient en effet recevoir un flot de financiers parmi les plus prestigieux d’Europe. Pour cet événement, j’avais requis la complicité d’un Européen du Siècle des Lumières, Georg Friedrich Haendel, musicien, visionnaire, entrepreneur qui avait dû pactiser toute sa vie avec les caprices de la haute finance. La soirée promettait d’être inspirée, somptueuse. La neige se mit à tomber, elle engloutit la ville et les routes, assombrit la campagne. L’émotion, le trouble que je rencontrai au cours de cette nuit, ce n’étaient pas ceux que j’attendais. »


Lumières d’alcôve

Gallimard - 1999

Des brasseries parisiennes aux vents déchaînés d’une île atlantique, Plunier promène sa question. Le peintre Hortus l’a-t-il vraiment embauché pour cette enquête sur sa vie ? Veut-il vraiment faire de lui son biographe exclusif ? Pourquoi ? Hortus, venu de Saint-Domingue, après un séjour en Castille, ne garde dans sa mémoire que les jeunes filles blondes, ses modèles. De la raison qui lui a fait quitter l’Espagne, il a tout oublié. Plunier se sait pas encore que plonger dans cette amnésie, c’est être happé par les vents d’équinoxe qui soufflent autour de l’atelier ouvert sur l’océan. C’est être cahoté d’une révélation à une impasse, d’un mur de silence à un rideau de neige, d’un aveu à l’insolite apparition de Velázquez. Autour d’Hortus pourtant, ni Tacha son dernier amour, ni Faustine la belle logeuse, ni le marchand de tableaux Baxter ne semblent ignorer que cette peinture a un pouvoir d’ensorcellement. N’inciterait-elle pas à penser que cette chose perdue recherchée par Plunier serait l’un des fondements de toute vie humaine ? Dans ce récit tendu, la peinture devient chair lumineuse. On retrouve toute la sensualité, le sens des atmosphères et l’émotion de l’écriture propres à Michelle Tourneur.


A l’heure dite

Gallimard - 1997

Leur rencontre s’était produite tout à fait fortuitement sur les marches usées de l’escalier tournant : Colombe, la jeune actrice blonde à l’avenir prometteur, brisée par un chagrin d’amour ; monsieur Rong, cuisinier génial qui porte à leur sommet les mets les plus raffinés de la gastronomie chinoise ; Fulbert Castellac, guetteur des mouvements et des pulsations de la maison, dans son long manteau de drap bleu à galons d’or. Rien ne devrait réunir ces trois-là. Rien si ce n’est le continent exotique du vieil escalier et cette attente insensée, à la limite du supportable, programmée par la petite sous les plis aériens du baldaquin blanc où elle prétend fuir le monde. Avec son écriture délicate et sensuelle, Michelle Tourneur s’insinue dans cette attente au goût d’amour et de mort, de nostalgie et de provocation qui, à travers l’accélération d’un temps compté, revêt pour les trois personnages la dimension d’un destin


La soie

Gallimard - 1992

Un demi-siècle passé à palper la soie à Lyon, à en apprendre les craquements et les soupirs, à en choisir les décors, à en connaître les miroitements, et surtout à en négocier des métrages si impressionnants qu’ils auraient pu relier l’Ancien au Nouveau Monde, a donné à Amélie Arbellière une propriété singulière : la soie a tapissé son âme. Elle a conduit sa vie. Cela n’est pas sans conséquences, car ce balancier natuel et souple fluctue toujours avec un peu d’avance sur les bouleversements du monde. Il semble, d’ailleurs, que le phénomène se soit étendu à tout l’entourage d’Amélie. Comme elle, le Commissionnaire en Soieries féru de médecine, l’andouilletière éperdue d’amour devant les plis d’un taffetas cramoisi, le journaliste américain Whist, Joannès, Thomas, Thérèse subissent les poussées mystérieuses de ces étoffes brassées à pleines mains. Aucun d’eux n’en maîtrise la force de séduction. Dans ces conditions, faut-il croire que le seul lieu vivant capable de réduire la soie à une matière domptée soit la maison d’enfance - Lumiera ? Fluide comme les reflets d’une étoffe, impénétrable, changeant, le Rhône qui coule non loin de là derrière les arbres détient peut-être la réponse.


La Grange à voile

Gallimard Jeunesse - 1992

C’était un village près de la mer, avec des maisons de pierre et des jardins entre des murets gris. Une grange apparemment vide et n’appartenant à personne intriguait les habitants de ce village. Quand, un jour, les enfants décidèrent de percer le mystère, ils y découvrirent une Japonaise…


Le Soufflé Mirabeau

Presses de la Cité - 1974