« Adieu sauvages ! Adieu voyages ! » : ainsi s’achevaient les Tristes Tropiques de Lévi-Strauss. S’appuyant sur les réflexions que lui inspire ce texte, François Hartog se lance ici dans une nouvelle enquête. Des Anciens aux Modernes, des Modernes aux Sauvages, des Sauvages aux Anciens, il s’interroge sur les espaces d’entre-deux, les discordances et les interactions entre ces trois concepts. Aux réflexions qu’il a menées sur l’altérité et la frontière, dans l’optique d’une histoire culturelle du monde antique, et aux travaux qu’il a publiés sur l’écriture de l’Histoire tant ancienne que moderne, François Hartog ajoute aujourd’hui une nouvelle question : celle des usages et des appropriations modernes de l’Antiquité. « L’auteur, qui est directeur d’étude à l’EHESS Paris (histoire antique et moderne), a rassemblé dans ce petit livre très dense plusieurs études parues dans diverses revues depuis une dizaine d’années, sur les"usages et appropriations modernes de l’Antiquité". Il se place dans le sillage d’historiens–anthropologues du monde grec antique tels que Jean-Pierre Vernant, dédie son texte à Pierre Vidal-Naquet, et inaugure son texte par une citation de Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss. C’est dire qu’il ne s’abstient pas de secouer parfois les positions qu’il considère comme routinières dans le camp de "l’humanisme classique". […] Un assez étourdissant distinguo entre le "parallèle" pratiqué par Plutarque et la "comparaison" qui lui a succédé dans une autre notion du temps, un temps qui "marche" et celui du progrès. » Marcel Chantry, Historiens et géographes, juillet-août 2006