Des poèmes ? Des notes ? Des instants saisis au vol de l’émotion ? Faut-il vraiment chercher à définir ce qu’on nous propose ici ? La tendresse doit-elle absolument entrer dans un cadre ? Car il s’agit bien de tendresse et d’émotion dans ces pages que l’on tourne lentement : des éclats de la vie de Paul et d’Anne, deux jeunes enfants encore à l’âge des peluches et des shérifs qui passent dans l’escalier et le parent qui les regarde, qui les aime… Et dont les mots, autrement qu’un appareil photo saisissent les éclairs. On peut difficilement lire ces pages sans retrouver comme en surimpression ses propres souvenirs de parents, ses propres souvenirs d’enfance. Nos enfants relisent notre enfance… Donner nos propres souvenirs à nos enfants, c’est souvent les rassurer, les aider à cheminer… Leur renvoyer par le miroir des mots leur enfance, c’est peut être leur permettre de mieux la vivre… Je ne sais pas, mais le livre est comme un petit câlin, bref mais dont le sourire dure en sourdine dans la mémoire… Valérie Linder joue avec les taches de couleurs, à cet âge là on en a souvent plein les doigts. Il est heureux que parfois, le bout des doigts retrouvent des couleurs…