Cette correspondance rassemble quelque 180 lettres et cartes postales échangées par Michel Déon et Félicien Marceau entre les années 1950 et aujourd’hui. Entretenue pendant plus d’un demi-siècle, cette relation épistolaire révèle une relation presque fraternelle, d’aîné à cadet, entre deux hommes qui sont séparés par un écart de six années. Félicien Marceau, qui a en quelque sorte une « longueur d’avance », semble ouvrir la voie à Michel Déon : ainsi, le premier reçoit le prix Interallié en 1955, quand le second l’obtient en 1970. Et il faudra que Michel Déon entre à l’Académie française, trois ans après son aîné, pour que les deux hommes passent enfin du vouvoiement au tutoiement… Histoire d’une amitié devenue vite indéfectible entre deux écrivains d’une même génération, ces lettres sont aussi un document d’histoire littéraire. À la fois parce qu’elles nous font entrer dans l’atelier de deux auteurs qui se lisent, s’encouragent et se critiquent mutuellement, mais aussi parce qu’elles racontent sans voile les tractations présidant à l’attribution des grands prix littéraires et autres secrets bien gardés des lettres parisiennes.