Un voyage en Algéries est un récit de voyage, cinquante ans après l’indépendance. Éric Sarner, néà Alger, y revient avec l’appétit de découvrir ce pays dont il n’a connu que la capitale, à l’époque de la colonie. Parcourir l’Algérie de nos jours, c’est aussi voyager dans le temps, s’interroger sur le passé lointain ou proche, raconter quelques histoires parmi tant d’autres : celle d’un inconnu ou d’une famille, celle d’un fait de guerre ou d’une figure majeure de l’histoire — saint Augustin, évêque d’Hippone (actuel Annaba), l’émir Abd el-Kader, résistant, poète et maître soufi , Cervantès, captif à Alger, évadé et réfugié dans une grotte, ou d’autres comme Kateb Yacine, Jean Sénac, Albert Camus, Germaine Tillion —, ou bien encore rencontrer les multiples formes de musique algérienne… L’auteur regarde, écoute, donne la parole et raconte ce qui le touche, ce qui le surprend ou l’agace, ce qu’il ne comprend pas comme ce qu’il admire. À deux heures d’avion de Paris, l’Algérie n’est pas seulement un voisin de la France. Les liens profonds etpassionnels qui unissent les deux pays s’expliquent autant par les cent trente-deux années de colonisation que par la guerre qui a suivi. Les récentes années noires ont occulté, dans le sang et les larmes, des éléments passionnants de l’histoire de l’Algérie et des Algériens, à commencer par leurs conditions de vie quotidienne, leurs rêves, leurs croyances et leurs cultures au pluriel. La Route 66 est la voie la plus célèbre d’Amérique du Nord. Cette dénomination 66, assignée à la route Chicago-Los Angeles, date de 1926. Longue d’environ 4 000 kilomètres, cette route traverse huit états (Illinois, Missouri, Kansas, Oklahoma, Texas, Nouveau-Mexique, Arizona et Californie) et relie les principales communautés rurales et citadines. Surnommée « Mother Road » par les Américains, elle fut la première route transcontinentale goudronnée aux USA. Le 27 juin 1985, elle est officiellement déclassée. C’est cette route légendaire qu’Éric Sarner a suivie ; route qui n’a pas toujours survécu à la modernité et dont certains tronçons finissent en impasses ou broussailles. Bien que son existence soit relative, cette Route 66 conserve un caractère mythique ; caractère défendu par les nombreux visages que croise Eric Sarner au cours de son voyage. Un road book dans lequel Eric Sarner livre ses souvenirs d’une Amérique qu’il connaît bien. Nombreuses sont les références autour du cinéma, de la littérature et de la peinture ; références culturelles qui se mêlent habilement aux rencontres humaines de l’écrivain voyageur. Ainsi le lecteur croisera aussi bien une patronne de bar, un gardien de motel, un collectionneur de mustangs qu’un Ginsberg, Kerouac, Steinbeck ou bien encore Edward Hopper échappés des souvenirs de l’auteur.