Le jour du fléau Arkestra. La ville qui ne dort jamais. Gangrenée par la came et les gangs. Une ville schizophrène, bipolaire. Les pires criminels y ont élu domicile tandis que la revitalisation urbaine amorce son long processus. Dans le quartier maudit de l’Antre maraude un flic dépressif accro au sirop pour la toux, Paco Rivera. Ex-flic des sups, il ne s’est jamais pardonné la mort de son informatrice, Katia, exécutée par des narcotrafiquants. D’hallucinations en cauchemars éveillés, Paco déambule dans les rues crades d’Arkestra. Muté à la brigade des mineurs, avec sa coéquipière Gina, il a pour mission de retrouver Pauline, une adolescente dont la disparition est qualifiée d’« inquiétante ». Elle est entre les mains d’une brochette de psychopathes patentés : tueur sadique et castrat, photographe voleur d’âmes, flic corrompu drogué au sucre... Commence alors une fulgurante descente aux enfers. C’est le jour du fléau qui se lève sur Arkestra. Le “journal infirme” de Calara Muller, Sarbacane janv 2012 « Mon nom : Clara Muller. Ma ville, Paris en 2015 – capitale coupée en deux, Ville Haute et Ville Basse. Mon univers, les quartiers chics de la Ville Haute. Au lycée, ils passent leurs journées à m’insulter. M’appellent FFO, Fille Frappée d’Opprobre. Tout ça parce que je suis née in vitro, grâce à un logiciel de procréation. Mes séquelles : affectation de la structure psychique – chaque nuit, je me balade dans la Ville Basse via une connexion au Vortex Urbain. C’est comme ça que j’ai rencontré le Vengeur Toxique, un super-héros cabossé et super mignon. Personne ne me croit, à part Karine, une FFO, comme moi. Et amoureuse d’un de ces CP (Connards Populaires) qui nous mènent la vie dure. Sûr que cette histoire va mal finir : quand vous lirez ce Journal Infirme, je serai morte… »
Avec Le jour du fléau Karim Madani s’affirme comme l’enfant terrible d’Ed McBain et d’Abel Ferrara. A l’instar du grand auteur américain, Karim Madani s’est appliqué à créer une ville de toutes pièces : Arkestra, golem urbain qui rappelle aussi bien les quartiers nord de Paris, le Bronx ou Gotham City.
Dans cet univers halluciné, nous suivons un flic à la dérive qui pourrait être tout à fait être le cousin français du Bad Lieutenant. Madani écrit avec ses tripes, sa rage, sa haine devant un monde qui devient fou. L’auteur nous promène le long de faubourg malfamés et décrépis promis à une disparition certaine, nous fait croisés des destins brisés, cassés. Mais cette noirceur assumée ne saurait cacher une douceur onirique et désabusée : ouaté par la codéine qui s’enfile par rasade, Paco danse avec les fantômes de sa vie. Les spectres des amours perdus planent au dessus d’Arkestra et les cauchemars s’épanchent dans le réel et les trottoirs de cette ville maudite qui semblent engloutir chacun de ses habitants.
Revue de presse
- "Le Jour du Fléau n’est pas celui d’une naissance pour Madani : c’est son quatrième roman. C’est celui d’une intronisation dans la prestigieuse Série Noire.
Un événement pour lequel il a créé et cartographié une ville fictive : Arkestra, une cité très sombre, traversée par un fleuve et composée d’enclaves, voire de « ganglions », qui en forment les districts. Arkestra est une mégapole à l’américaine, qui rappelle forcément la ville d’Isola créée par Ed McBain. L’Américain compte parmi les références du jeune Français ; son roman plaira aux aficionados du grand auteur défunt." Hubert Artus pour Rue 89