Au XVe siècle, des États et des hommes intrépides se lancent à la découverte du monde. Des vaisseaux triomphants, battant pavillons espagnols et portugais, sillonnent les mers et disputent la découverte de nouveaux continents. Une époque vertigineuse où un océan pouvait encore être découvert au détour d’une forêt vierge. A la même époque, par une tragique ironie de l’Histoire, un peuple disparaît. Les Vikings installés au Groenland. Un peuple qui avait pourtant brillé, cinq siècle plus tôt, par ses expéditions fabuleuses dans les confins glacés. Des expéditions poussées courageusement par des hommes, au péril de leur vie, jusqu’au mystérieux Vinland, pays qu’on appelle aujourd’hui Terre-Neuve. Ces récits portés par bribes incertaines jusque sur le vieux continent contribuèrent à forger l’intuition d’un certain Christophe Colomb, dont on retrouve la trace jusqu’au pied d’un volcan englacé d’Islande. Ainsi l’Espagne obtint le bénéfice de la découverte du nouveau continent au détriment des Vikings dont les prouesses étaient tombées aux oubliettes. Oubliées des rois et des papes, oubliées de tous, ou presque. Personne d’autre que Jòn l’Islandais n’eut autant la conscience de cette injustice de l’histoire, car il en fut le meilleur témoin. Enlevé à l’âge de sept ans par les Anglais, il quitte contre son gré son pays natal et traverse pour la première fois l’océan. À Bristol, il devient commis pour le compte d’un riche armateur. Plein de courage et nourri par les souvenirs de sa petite enfance, le garçon se promet de retrouver sa mère et son pays coûte que coûte, refusant la fatalité du destin. Un destin qu’il saisit à bras e corps et qui le conduit vers des terres lointaines, dans le sillage de ses ancêtres et aux côtés des plus grands de son temps.