Dans la mer il y a des crocodiles, l’histoire vrai d’Enaiatollah Akbari Enaiat a dix ans lorsque sa mère l’oblige à fuir leur petit village de Nava, dans la vallée de Ghazni, en Afghanistan. Elle l’abandonne de l’autre côté de la frontière, au Pakistan, pour le protéger, car Enaiat appartient à l’ethnie hazara, d’origine mongole et de confession chiite, que persécutent Pachtounes et talibans. Dans son pays, le petit garçon est condamné à mort. Pour lui débute alors un périple de cinq années jusqu’en Italie en passant par l’Iran, la Turquie, la Grèce en quête d’une vie décente. Louer ses services contre un bol de soupe et quelques pièces lui permet d’assurer le quotidien où la débrouille le dispute à la peur, l’entraide à la brutalité. Petit esclave plutôt que petit enfant au regard de ses employeurs, misérable clandestin pour les trafiquants d’hommes et pour la police, Enaiat considère pourtant son destin comme presque normal. Comme tous ceux qui témoignent de l’insoutenable, c’est sans amertume, avec une tranquille objectivité qu’il raconte les étapes de cette traversée insensée. Son histoire, le romancier Fabio Geda l’entend dix ans plus tard, lors d’une rencontre au Centre interculturel de Turin. La décision de bâtir un livre à quatre mains est prise le soir même. Fabio écrira ce texte en écoutant parler Enaiat. Il parvient à rendre le ton de sa voix, les anecdotes, drôles ou tragiques, piochées au hasard. Depuis sa sortie en Italie en avril 2010, Dans la mer il y a des crocodiles s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires. Outre les États-Unis, 15 pays en ont acquis les droits, et une adaptation cinéma est à l’étude La Séquence exacte des gestes, Gaïa 2011 Marta et Corrado n’ont pas été gâtés par la vie. Adolescents, presque encore des enfants, ils portent déjà le fardeau des inconséquences de leurs parents. À douze et seize ans, ils se rencontrent dans un foyer d’accueil. Qui pourra leur redonner espoir, leur rouvrir l’horizon ? Qui sinon ceux qui les entourent, les éducateurs ? Fabio Geda signe un hommage juste et émouvant à ces éducateurs qu’il connaît si bien.