Vlady Meyer, ancien dissident d’Allemagne de l’Est, s’adresse à son fils qui, lui, a parfaitement pris le virage de la social-démocratie dans une Allemagne tout juste réunifiée. Sa fidélité à ses convictions marxistes a coûté à Vlady son poste à l’université. Désemparé face à un monde qui semble avoir fait du capitalisme son horizon indépassable, il tente d’expliquer ce que fut la belle utopie du communisme et remonte pour cela dans la généalogie familiale.
Fils d’une communiste juive allemande réfugiée en Union soviétique, il a vécu son enfance à Moscou pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 1945, fidèle parmi les fidèles, sa mère revient avec lui dans ce qui est devenu la RDA, où se déroulera toute son existence militante.
Alors qu’il se regarde dans le miroir de l’histoire, Vlady tente de découvrir s’il est véritablement le fils du célèbre Ludwig, agent secret soviétique en rupture avec le Komintern, assassiné sur ordre de Staline alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Trotski – en qui l’on reconnaîtra la figure historique d’Ignace Reiss. Sa quête de vérité est d’autant plus ardente qu’elle est assortie de terribles soupçons sur le rôle qu’aurait joué dans cette disparition sa propre mère.
Tariq Ali écrit sur les illusions trahies et les espérances détruites, donne chair et corps à une incroyable galerie de portraits et nous entraîne, de Moscou à Berlin, en passant par Vienne, Hanoï, Barcelone ou Paris, dans les méandres d’une histoire politique exaltante et tragique.
Roman traduit de l’anglais par Bernard Schalscha et Patrick Silberstein
Revue de presse
- « Dans l’étonnant Berlin-Moscou, le Britannique Tariq Ali offre un bilan du communisme. (…) L’étourdissante fresque construite par Tariq Ali est placée sous le signe de la lucidité. Les brillants esprits qui se sont tant appliqués à réaliser l’Idée ne sont pas simplement sacrifiés. Ils se laissent surprendre par leur propre conformisme. Par leur besoin d’appartenir à cette famille de remplacement qu’est la puissante confrérie des aigrefins. Un roman subtil où l’Histoire dévoile son intimité avec une pudeur émouvante. » Le Monde des livres
- « Quant à Tariq Ali, lui a compris qu’il n’est de roman (même, et surtout, politique) qui ne soit d’espionnage. Que tout romancier est un agent secret. C’est ce qui rend si passionnant ce Berlin-Moscou où il laisse en plus libre cours à son sens du récit, des rencontres de hasard et fertiles. Les Mille et une nuits autant que Stendhal se sont penchés sur le berceau de ce livre, dont ils sont les bonnes fées. » Livres hebdo