Igor Vozny, trentenaire, chômeur et célibataire, vit avec sa mère à Irpen, dans la banlieue de Kiev. Igor est un homme simple et sans ambition ; la retraite de sa mère suffit à les faire vivre et il préfère écluser quelques bouteilles avec son copain Kolian plutôt que de chercher du travail. Une vie paisible… Jusqu’au jour où se présente une sorte de vagabond, un certain Stepan Sadovnikov, qui propose de se charger des travaux de jardinage en échange d’un lit dans la remise. Ce dernier porte à l’épaule un tatouage à demi éffacé qui lui vient de son père, un homme dont il ignore tout. Intrigué, Igor propose à Stepan de le déchiffrer. Le message les mène jusqu’à la petite ville d’Otchakov, sur la mer Noire, dans la maison occupée autrefois par un malfaiteur. Ils y découvriront un véritable trésor : des liasses de roubles de l’époque soviétique, des pierres précieuses ainsi qu’un uniforme complet de milicien. Stepan s’attribue les diamants et laisse à Igor l’argent et le costume. De retour à Kiev, Igor endosse l’uniforme. Celui-ci permet de remonter le temps, et plus précisément de retourner à Otchakov, en 1957, au moment ou Khrouchtchev amorce la “déstalinisation”. Alors qu’Igor multiplie les allers-retours dans le monde parallèle d’Otchakov, Kolian vend ses talents de hacker à des femmes jalouses et des hommes d’affaires véreux. Stephan, quant à lui, dénoue son passé mystérieux et celui de son père, un dissident excentrique et philosophe. Superposant astucieusement rois histoires parallèles, Le jardinier d’Otchakov tient le lecteur en haleine jusqu’au terme d’un étonnant voyage dans le temps et l’espace où chacun des personnages trouvera une place inattendue. Plus qu’une dénonciation brutale du totalitarisme, Kourkov dresse le portrait tendre et amusé de gens ordinaire ou de dissidents fous à lier. Tous porteurs d’une certaine idée de la liberté.