Pour ce roman coup-de-poing paru au Caire en 2007, Mohamed al-Fakharany a été salué tant par ses aînés (Gamal Ghitany, Mohammed Berrada…) que par ses pairs de la jeune génération – Ahmed al-Aïdy, par exemple, le désignait comme le meilleur roman égyptien de la dernière décennie. Mais il a aussi choqué, notamment en raison du langage très cru avec lequel il rend compte du phénomène de l’extrême pauvreté. Ce récit d’une grande inventivité formelle plonge le lecteur dans les rêves et les désillusions des habitants d’un bidonville situé en périphérie du Caire, dans les rituels de la violence, dans les petites stratégies de survie et dans la rage des corps. Le réalisme brutal, traversé par nombre de fulgurations fantastiques et de questionnements d’ordre métaphysique, avec lequel Mohamed al-Fakharany décrit ce monde, donne toute sa force au texte.
Un roman à la fois prémonitoire des événements récents en Égypte et plus que jamais d’actualité.
Revue de presse :