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TOURNEUR Michelle

France

La beauté m’assassine (Fayard, 2013)

Biographie

Feuilletoniste pour Radiofrance, scénariste pour la télévision et le cinéma, cette spécialiste de l’époque romantique nourrit ses oeuvres d’une grande érudition picturale et artistique.

En 1983, elle remporte la mention spéciale de la Fondation de France pour la meilleure œuvre de télévision pour les Mouettes sur la Saône ainsi que la Plume d’or de la ville de Genève pour la pièce de théâtre La Burette. Il faudra attendre 1992 pour que Michelle Tourneur se consacre entièrement à l’écriture de ses romans, en filigrane desquels se lit sa passion pour le courant romantique.

Ouvrage digne d’un feuilleton du XIXe siècle, plongeant dans le Paris romantique de 1830 sur les traces du peintre Eugène Delacroix, La beauté m’assassine, nominé pour le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2013, offre une subtile méditation sur l’art pictural.


Bibliographie :

  • La beauté m’assassine (Fayard, 2013)
  • Nuit d’or et de neige (Gallimard, 2002)
  • Lumières d’alcôve (Gallimard, 1999)
  • À l’heure dite (Gallimard, 1997)
  • La Soie (Gallimard, 1992)
  • La Grange à voile (Gallimard, 1992)
  • Le Soufflé Mirabeau (Presses de la Cité, 1974)

Présentation de La beauté m’assassine

Lorsqu’elle se présente à l’atelier d’Eugène Delacroix, Florentine ne sait qu’une chose : elle veut passer là le plus de temps possible, entre les œuvres achevées et celle en devenir, dans le rayonnement irradiant de cet homme qui porte en lui des univers entiers. Elle propose ses services. Le maître a déjà deviné qu’elle n’avait rien d’une domestique. Attaché à sa solitude, méfiant, sans comprendre lui-même pourquoi, il se laisse pourtant convaincre.

Orpheline, élevée par un curé et sa sœur dans un petit presbytère des landes fouetté par les vents de l’océan, Florentine a reçu des enluminures d’un antique livre d’heures la révélation que vivre, c’est voir. Recueillie à Paris par un oncle, riche propriétaire d’un somptueux magasin de tissus, elle a compris qu’elle ne verrait jamais mieux qu’à travers la peinture de Delacroix. Et, patiemment, en secret, elle échafaude la plus inattendue et la plus brillante façon de le lui faire comprendre.

Si Michelle Tourneur signe ici un hommage à Delacroix – et donc, comme tel, un roman sur la peinture –, il s’agit toutefois moins de prétendre entrer dans l’intimité de l’artiste ou de percer le secret de son génie que de s’étonner encore et encore de l’émotion qu’il suscite. Peut-être serait-il plus juste alors de parler d’un roman de l’émerveillement, ou tout simplement d’une déclaration.


Revue de presse :

  • "Par-delà l’intrigue mouvementée, le tableau fine­ment ciselé de l’époque romantique, Michelle Tourneur tout bizar­rement fait toucher à l’indicible." Télérama

La beauté m’assassine

Fayard - 2013

Vivre, c’est voir. Florentine en a la conviction. Mais comment assouvir cette passion qui ne lui permet d’aimer le monde qu’à travers les tableaux ? Pour que son destin s’accomplisse, elle doit quitter les landes venteuses de son enfance, gagner le Paris bouillonnant et cruel des années 1830, ses fumées, ses becs de gaz, sa foule. Et ses artistes. Les approcher, les rencontrer, les comprendre, elle est prête à tout pour y arriver. Du Salon du Grand Louvre où fi gurent les peintres du moment aux blanchisseries où on lave leur linge, la jeune fi lle se faufi le partout. Jusqu’au jour où elle parvient à s’introduire dans un atelier. Chez un peintre visionnaire, hanté par la toute puissance de la couleur. Ensemble, Eugène Delacroix et Florentine Galien vont faire alliance avec la beauté.


Nuit d’or et de neige

Gallimard - 2002

« - Comment avez-vous pu obtenir ce prêt gracieux de la Salle des Tritons ? - Par relations, Monsieur le Président. Sur mon initiative un peu folle, les ors et les stucs de la vieille Salle des Tritons allaient en effet recevoir un flot de financiers parmi les plus prestigieux d’Europe. Pour cet événement, j’avais requis la complicité d’un Européen du Siècle des Lumières, Georg Friedrich Haendel, musicien, visionnaire, entrepreneur qui avait dû pactiser toute sa vie avec les caprices de la haute finance. La soirée promettait d’être inspirée, somptueuse. La neige se mit à tomber, elle engloutit la ville et les routes, assombrit la campagne. L’émotion, le trouble que je rencontrai au cours de cette nuit, ce n’étaient pas ceux que j’attendais. »


Lumières d’alcôve

Gallimard - 1999

Des brasseries parisiennes aux vents déchaînés d’une île atlantique, Plunier promène sa question. Le peintre Hortus l’a-t-il vraiment embauché pour cette enquête sur sa vie ? Veut-il vraiment faire de lui son biographe exclusif ? Pourquoi ? Hortus, venu de Saint-Domingue, après un séjour en Castille, ne garde dans sa mémoire que les jeunes filles blondes, ses modèles. De la raison qui lui a fait quitter l’Espagne, il a tout oublié. Plunier se sait pas encore que plonger dans cette amnésie, c’est être happé par les vents d’équinoxe qui soufflent autour de l’atelier ouvert sur l’océan. C’est être cahoté d’une révélation à une impasse, d’un mur de silence à un rideau de neige, d’un aveu à l’insolite apparition de Velázquez. Autour d’Hortus pourtant, ni Tacha son dernier amour, ni Faustine la belle logeuse, ni le marchand de tableaux Baxter ne semblent ignorer que cette peinture a un pouvoir d’ensorcellement. N’inciterait-elle pas à penser que cette chose perdue recherchée par Plunier serait l’un des fondements de toute vie humaine ? Dans ce récit tendu, la peinture devient chair lumineuse. On retrouve toute la sensualité, le sens des atmosphères et l’émotion de l’écriture propres à Michelle Tourneur.


A l’heure dite

Gallimard - 1997

Leur rencontre s’était produite tout à fait fortuitement sur les marches usées de l’escalier tournant : Colombe, la jeune actrice blonde à l’avenir prometteur, brisée par un chagrin d’amour ; monsieur Rong, cuisinier génial qui porte à leur sommet les mets les plus raffinés de la gastronomie chinoise ; Fulbert Castellac, guetteur des mouvements et des pulsations de la maison, dans son long manteau de drap bleu à galons d’or. Rien ne devrait réunir ces trois-là. Rien si ce n’est le continent exotique du vieil escalier et cette attente insensée, à la limite du supportable, programmée par la petite sous les plis aériens du baldaquin blanc où elle prétend fuir le monde. Avec son écriture délicate et sensuelle, Michelle Tourneur s’insinue dans cette attente au goût d’amour et de mort, de nostalgie et de provocation qui, à travers l’accélération d’un temps compté, revêt pour les trois personnages la dimension d’un destin


La soie

Gallimard - 1992

Un demi-siècle passé à palper la soie à Lyon, à en apprendre les craquements et les soupirs, à en choisir les décors, à en connaître les miroitements, et surtout à en négocier des métrages si impressionnants qu’ils auraient pu relier l’Ancien au Nouveau Monde, a donné à Amélie Arbellière une propriété singulière : la soie a tapissé son âme. Elle a conduit sa vie. Cela n’est pas sans conséquences, car ce balancier natuel et souple fluctue toujours avec un peu d’avance sur les bouleversements du monde. Il semble, d’ailleurs, que le phénomène se soit étendu à tout l’entourage d’Amélie. Comme elle, le Commissionnaire en Soieries féru de médecine, l’andouilletière éperdue d’amour devant les plis d’un taffetas cramoisi, le journaliste américain Whist, Joannès, Thomas, Thérèse subissent les poussées mystérieuses de ces étoffes brassées à pleines mains. Aucun d’eux n’en maîtrise la force de séduction. Dans ces conditions, faut-il croire que le seul lieu vivant capable de réduire la soie à une matière domptée soit la maison d’enfance - Lumiera ? Fluide comme les reflets d’une étoffe, impénétrable, changeant, le Rhône qui coule non loin de là derrière les arbres détient peut-être la réponse.


La Grange à voile

Gallimard Jeunesse - 1992

C’était un village près de la mer, avec des maisons de pierre et des jardins entre des murets gris. Une grange apparemment vide et n’appartenant à personne intriguait les habitants de ce village. Quand, un jour, les enfants décidèrent de percer le mystère, ils y découvrirent une Japonaise…


Le Soufflé Mirabeau

Presses de la Cité - 1974