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RICCARELLI Ugo

Italie

L’Ange de Coppi (Phébus, 2013)

Biographie

© Roberta Bortone

Et si la plus belle des victoires sportives cachait toujours une défaite à venir ? De cette interrogation provocante, Ugo Riccarelli fait le fil conducteur de son dernier ouvrage intitulé L’Ange de Coppi. Douzième livre de l’écrivain d’origine toscane, lauréat en 2004 du prix Strega (l’équivalent du Goncourt français), L’Ange de Coppi est un recueil de nouvelles qui va bien au-delà de l’anecdote sportive. De la gloire à la déchéance, chacun des athlètes auxquels il s’intéresse, tels que le coureur Emil Zapotek ou le cycliste Fausto Coppi, porte en lui la passion du dépassement de soi, le goût de la beauté du geste, la soif d’absolu.

Poète et écrivain né dans la province de Turin, Ugo Riccarelli, aujourd’hui installé à Rome. est considéré comme l’une des voix majeures de la littérature italienne. Entamée en 1995 avec Le scarpe appese al cuore (non-traduit en français), la carrière de l’écrivain décolle en 2004 lorsqu’il se voit attribuer le prix Strega, le « Goncourt italien », pour Une Douleur Parfaite, un ouvrage foisonnant et ambitieux retraçant sur trois générations les destins croisés d’une famille de prolétaires aux rêves révolutionnaires et d’un clan de grands bourgeois d’affaire. À mi chemin entre le fabuleux et le réel, ses récits aux thèmes universels ne cessent depuis d’enchanter le public italien.

"Parfois vivre et rêver sont une seule et même chose" dit Ugo Riccarelli dans Une Douleur Parfaite, explicitant ainsi l’une des clés de son écriture où le rêve est toujours à l’affut, prêt à envahir le réel. L’Ange de Coppi n’échappe pas à la règle : son écriture pleine de grâce impose son rythme, sa cadence, même aux lecteurs allergiques à l’exercice physique.


Bibliographie :

  • L’Ange de Coppi, traduit de l’italien par Louise Boudonnat (Editions Phébus, 2013)
  • Une Douleur Parfaite, traduit de l’italien par Nathalie Bauer, (Plon, 2006)
  • Un nommé Schulz, traduit de l’italien par Josette Monfort, (Denoël, 2000)

Présentation de L’Ange de Coppi

Qui sont ces dieux du stade ? Ces anges de la piste, ces fous de victoire, ces passionnés de vitesse ?

Gloires oubliées ou mythiques du XXème siècle, toutes fascinantes, la plupart tragiques, défilent sur le terrain dessiné par Ugo Riccarelli. Ses héros s’appellent entre autres Fausto Coppi, Emil Zatopek, Pier Paolo Pasolini. Ils font partie de ces icônes des temps modernes, qui grâce à leur exigence intérieure, leur puissance physique ont élevé l’exercice du sport à un véritable art.
Entre songe et tragédie, L’Ange de Coppi exalte la beauté de ces athlètes qui avaient du sport la plus haute idée.

Derrière l’intensité de la souffrance, la rigueur de la discipline, l’éclat de la victoire, la folie du dépassement de soi, se lisent dix nouvelles, dix joyaux.

Proche par sa densité et l’intensité émotionnelle qui s’en dégage, ce recueil peut être rapproché du célèbre Rêves de rêves d’Antonio Tabucchi, mais aussi de l’écriture d’un Roland Barthes et d’un Marcel Schowob. Il emprunte à leurs œuvres la brièveté qui n’est jamais sécheresse, la précision qui n’est jamais réduction de vue, la justesse de ton qui n’est jamais convention, mais vision.

Revue de presse :

  • "La légende du sport, la façon dont chacun se l’approprie, est ici la matière de Riccarelli. D’une certaine manière, il approfondit la mythologie inhérente aux récits des exploits de champions. Comme dans toute mythologie, les interprétations sont réversibles, ce qu’on croyait une bonne nouvelle s’en révèle une mauvaise et les victoires sont souvent des défaites mal comprises." Libération
  • "Des épisodes accablants, qui marquent une étrange défaite : notre sortie de l’âge des héros et notre entrée dans l’ère du n’importe qui et du n’importe quoi. Pour nous en consoler, Ugo Riccarelli a rassemblé onze photographies sépia qui ont le don de nous transporter au temps où l’on inventa le sport. Ses histoires sont rêvées, mais les géants de la piste qui les peuplent sont bien réels." Le Figaro
  • "Riccarelli est un cousin de Dino Buzzati et de sa sombre poésie, aux accents tour à tour enchanteurs et funèbres. Chez lui aussi, le quotidien flirte avec les lisières du fantastique. Les anges ont le visage d’une rencontre de hasard. Le destin est un rendez-vous qui ne saurait être évité, et qu’il importe d’affronter avec panache." Transfuge
  • "Nul n’est obligé de goûter aux figures imposées du sport et de ses mythes pour reconnaître ce livre, sa suite d’épiphanies endeuillées, comme ce qu’il est au fond, un poème. Un poème moins à la gloire des champions en ailes qu’à celle du pays où ils vivent désormais : l’enfance de ceux qui les regrettent." Livres Hebdo