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Dans ce livre, Gilles Lapouge nous entretient de Nicolas Bouvier, mais aussi des ses soixante ans de service dans le même journal brésilien ; des fous rires d’Adamov et des bouts du monde qui flottent dans sa tête ; des lectures de son enfance et de sa tentative de se faire embaucher comme chasseur de lapins en Australie ; de la mort de sa sœur ; de Bernard Pivot et de ses débuts au théâtre…
« Je n’ai pas beaucoup d’autorité sur mes souvenirs. Ils n’en font qu’à leur tête. Je suis voué à les suivre. Parfois, ils se moquent carrément de moi. Si je leur donne l’ordre d’aller vers le sud, c’est à l’ouest que je me retrouve. Ils mettent malice à me contredire. Comme ils vont trop vite pour mon pas, je boite. Ils me distancent. Ils en profitent pour me semer, comme les parents indignes, dans les contes de fées, entraînent leurs enfants dans les forêts obscures. Ils me mettent un bandeau sur les yeux. Ils me font tourner et, quand ma tête est un vertige, ils arrachent le foulard. Je me demande alors en quelle géographie je suis tombé et dans quel moment de ma vie. Je ne reconnais rien. Je suis dans un lointain. On se chamaille un peu, mais après une rapide altercation, je suis bien obligé de reconnaître qu’en effet je suis passé dans ces écarts, il y a longtemps, longtemps, comme en un songe, et que j’avais tout oublié.
En général, mes souvenirs ont meilleure mémoire que moi. C’est pourquoi je les laisse faire. Je leur donne tous les pouvoirs. »
Gilles Lapouge
Revue de presse :
« On peut lire ces confidences de manière linéaire ou y piocher selon son humeur, j’imagine que l’effet sera le même : un grand plaisir. Pourquoi ? Parce que l’écriture est soignée, élégante, les mots choisis, l’émotion à fleur de page mais sans pathos, à égalité avec l’humour, sans méchanceté […]. Le Flâneur de l’autre rive (j’allais écrire de l’“autre rêve” !) est un don de secrets exprimés, dévoilés, relatés. Toute existence est un cheminement ininterrompu. » Thierry Paquot, Nonfiction.fr, 14 février 2012
« On aime beaucoup – Des souvenirs amassées au fil d’une vie de voyageur, faite de rencontres, de hasards et de passions. […] Gilles Lapouge égrène anecdotes et émotions. De l’Ethiopie où il n’aura jamais pu suivre les traces de Rimbaud au rôle de médecin endossé gauchement pour soulager Adamov de la présence de deux journalistes, il retrace, souvent avec mélancolie, les différentes vies qui ont fait la sienne. » Clément Barry, Le Nouvel Observateur, 20 octobre 2011
« Les souvenirs… c’est le mot-clef de ce livre, qui est une longue rêverie sur les souvenirs réels, les souvenirs oubliés, les souvenirs empruntés, les souvenirs inventés, les souvenirs nés d’un hasard, ou les souvenirs puisés dans un livre. […] Ce Flâneur est sans doute le meilleur moyen de se glisser dans une œuvre importante, indémodable et diverse : on y trouve, comme des échantillons, des pépites, toutes les facettes de Lapouge, prestidigitateur des mots. » Christophe Mercier, L’Humanité, 1er septembre 2011